Vous reprendrez bien un peu de litté ado ?

    Pas plus tard qu’hier, je vous conseillais trois romans pour ados. Vous en reprendrez bien encore une petite dose, non ?

Evidemment que vous en reprendrez… vous n’avez pas le choix puisque vous êtes là.

    Il est encore temps de Jean-Philippe Blondel est un petit roman parfait pour les férus d’écologie, mais également pour sensibiliser ceux qui ne le seraient pas déjà. Le roman commence en 2019. Lou, une jeune lycéenne est à la tête d’un mouvement pour la protection de la planète. Comment on en est arrivé là ? Revenons d’abord à son été 2018 où les questions sur son avenir ont commencé à se poser. Comment se projeter dans un avenir personnel alors que l’avenir collectif est plus que compromis ?

    Comme d’habitude, Jean-Philippe Blondel sait trouver les mots parfaits. Quand on le lit, on a parfaitement l’impression d’entendre un ado. Autant je n’ai jamais été embarquée par ses romans pour adulte, autant en jeunesse, je trouve qu’il fait mouche à chaque fois. Il est encore temps est un roman intéressant car il propose également une autre voix que la dystopie (que j’adore au demeurant) pour parler des dérives et des excès dont notre planète (et donc nous même) est en train de payer un très lourd prix.

 

    L’amour au premier regard, vous y croyez ? En tout cas, c’est exactement ce qui arrive à Jules, 17 ans, lorsqu’il fait la connaissance de Livie dans une librairie à Rome. Les deux ados y passent leur été, ils sont férus de lettres. Ils vont décider d’arpenter les rues de la ville avec comme fil directeur de grandes scènes de crimes antiques. Leur route va croiser celle de Gianni, un vieil homme empêtré dans une sordide affaire de chantage.

L’éternité Livie l’éternité est un roman magnifiquement écrit dont j’ai littéralement dégusté la langue et l’ouverture culturelle. En revanche, j’ignore s’il embarquera les ados dont je doute qu’ils soient nombreux, hormis les férus de littérature, à se retrouver dans les mots de Jules. L’intrigue empêche le roman de tomber dans la simple histoire d’amour et a un délicieux goût d’aventure. On doute un peu de la capacité de ces jeunes à régler un tel imbroglio… mais c’est l’été et on se laisse porter. Une belle découverte !

    PLS de Joanne Richoux est mon coup de coeur de ces derniers mois. Quelle émotion, quelle langue ! Je découvre et déjà j’ai envie de tout lire de cette autrice. Avec ce roman, on est frappé de plein fouet par la douleur et le mal-être de Sacha. L’histoire se passe lors d’une soirée organisée par sa jumelle, Angie, et lui. L’alcool coule à flots. Mais ça ne suffit pas à calmer ce qui dévore Sacha, alors il prend un Xanax. Et la réalité se détend un peu.

    Le lecteur le suit de pièce en pièce, de pote en pote, de nana en nana, la douleur chevillée au corps. On le sent dès les premières pages : il y a des silences. Et cela cache souvent des saloperies, les silences. Néanmoins, il y a la rencontre avec Elle. Et après tout, n’est-il pas possible d’espérer un peu ? On se souvient à quel point l’adolescence est une période de doute, de vide et d’incertitude. Et chez Sacha… forcément…

    Avec PLS, on entre de plein fouet dans la tête et dans les tripes d’un ado. La plume de l’autrice vient nous écorcher l’épiderme et l’âme à la fois. Elle mêle avec un grand talent ce que les mots ont de plus rude et de plus beau à la fois, comme Baudelaire avant elle, l’or et la boue. C’est beau, c’est grand, on le lit en apnée… pour finir nous aussi en PLS. Coup de coeur… je sais, je l’ai déjà dit.

Alors, j’avais raison… vous en reprendrez bien encore une dose ?