Une photo, quelques mots (62)

bus

© Kot

    Les inconnus du bus vont vers un point seulement connus d’eux. Les inconnus du bus jamais ne se regardent. Les inconnus du bus voyagent un à un même s’ils sont côte à côte.

    J’aime les regarder passer et repasser. Jamais les mêmes et pourtant identiques. J’aime les regarder aller et galérer. Toujours les mêmes et tellement différents.

    Tous ces gens solitaires, perdus, comme livrés à eux-mêmes dans la jungle de la grande ville. Tous si solitaires et incapables de voir le monde qui les entoure. Solitaires au milieu de la foule. Perdus dans la cohue.

    Heure après heure, je me régale de ce ballet incessant. Inventant à chacun une vie que je n’ai pas. Rêvant à chaque fois de la chaleur de l’endroit vers lequel ils se rendent. Seuls comme moi, certes. Mais à l’abri.

    – Une petite pièce, messieurs-dames. Ou un ticket restaurant. Un petit quelque chose pour que je ne passe pas la nuit encore, sur le trottoir, à regarder les bus passer.

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36 réflexions au sujet de “Une photo, quelques mots (62)”

  1. Le trafic des bus s’arrêtent très tôt (sauf le noctilien), elle ne passera pas la nuit à les regarder passer ! 😛
    Humour noir, quand tu nous tiens …

    Un texte doux, en opposition à la situation présentée …

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  2. J’aime beaucoup, même si pour moi la fin était évidente. Finalement, dans les grandes villes, la solitude est le lot de tous. Plus il y a de monde, plus on est seul.

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