© Romaric Cazaux
La neige a cette année encore recouvert la Terre de son grand manteau blanc. Chaque retour de cette saison marque pour moi la preuve qu’une année de plus s’est écoulée. Une année sans toi.
Là où à l’époque tu ne voyais que gaucherie, moi je pressentais la grâce. Là où tu ne voyais qu’un vilain petit canard, je devinais déjà le cygne et je pressentais l’envol. Mon petit albatros à cette époque… tes ailes t’empêchaient de voler… Aujourd’hui, tel un paon, derrière toi, tu remues tes atours.
Parfois je bous. Je me dis que d’autres que moi profitent de ce que mes yeux avaient vu, de ce que mon sourire essayait de t’insuffler. Penaude, tu me disais que l’amour me rendait aveugle, que j’étais le seul à te voir belle, à croire que le monde pourrait être à tes pieds si seulement tu le voulais.
Je n’ai cessé de te guetter en silence depuis ce jour où tu m’as quitté. Je ne t’en veux pas. Après t’avoir poussée, j’avais bien conscience de te freiner. Tu dois penser que je t’ai oubliée… si tu savais.
Aujourd’hui, tu tiens le haut de l’affiche et j’ai acheté le premier billet.
Aujourd’hui, devant tous ces gens tu vas te déhancher.
Mais je n’aurai de cesse d’imaginer que cette manière de chalouper, c’est pour moi que jadis tu l’as inventée. Que cette ondulation, c’est au dessus de mon bassin que tu l’as tant et si bien travaillée. Pas un jour sans que je ne ferme les yeux pour me remémorer cet air mutin que tu prenais alors que tu ondoyais au-dessus de moi. Cette façon que tu avais de glisser sur mon membre érigé. De prendre ton temps, de ralentir, me faisant te demander d’accélérer. Te faisant prier. Et quand je ne m’y attendais plus, de faire claquer ton bassin contre le mien, dans une sorte d’assaut. Pour me laisser pantelant et vidé. Te levant sans un regard, me laissant hagard.
Malgré le froid de la rue, je sens monter en moi la fournaise. Aujourd’hui, tu es enfin l’égérie d’un spectacle. Mais sur ma peau, tu as toujours occupé le haut de l’affiche.
Un signe d’amour regretté, c’est quand on voit l’affiche que l’on se souvient. J’ai eu un peu chaud en lisant la fin, certains souvenirs me sont revenus….
Tu m’en vois ravie 😉
Je l’avais vu aussi cette femme sur l’affiche mais je n’ai pas trouvé quoi en faire. On retrouve dans ce texte une thématique qui t’es chère mais cette fois-ci le point de vue est inversé. Le signe d’une avancéé, non ?
J’ai l’impression oui. Ta lecture attentive de ce que j’écris depuis le début me touche beaucoup, sache-le
C’est bien d’avoir mis en valeur le point de vue de l’homme. On a l’impression que ce sont toujours les femmes qui ont des regrets, des souvenirs douloureux. Bien vu l’exploitation de la silhouette de femme, bravo !
Merci beaucoup 🙂
Joli point de vue que celui d’un homme amoureux et blessé. Les sentiments douloureux nostalgiques, les sensations, se mélangent à merveille.
Merci beaucoup 😉
Quelle justesse une fois de plus! Les regrets, la nostalgie et les souvenirs fonctionnent à merveille! Bravo!
J’espère surtout faire fondre la neige 🙂
Excellent.
Merci 😉
My fair lady…
Frustrante cette sensation que d’autres profitent de ce qu’on a façonné…
L’histoire de ma vie…
c’est marrant, en lisant le début j’avais imaginé une tout autre fin (qui n’avait RIEN à voir avec la tienne).
Sympa d’avoir exploité la silhouette, tu te démarques 😉
et vive Baudelaire !
Merci ma belle. Hâte de relire ta prose 😉
Dis-donc, l’affiche t’a sacrément inspirée ! 🙂 C’est chaud !!
Ouais, graou !! 🙂
La nostalgie au masculin : c’est poignant et sensuel !
Merci Albertine 🙂
Voilà que j’ai des bouffées de chaleur dès le matin … Tu devrais avoir honte !
C’est bon, la honte 🙂
C’est digne d’un mardi tout est permis!
Quelle coquinette tu fais!
Oui, j’avais envie d’oser un peu 😉
Waou, tu réussis à donner chaud avec une photo de neige ! Très beau texte !
Merci Caroline. Tu commentes rarement mes textes dont j’apprécie d’autant plus 😉
Je trouve ça hyper difficile en fait, de commenter les textes mais j’ai décidé de me forcer à trouver des mots (et peut-être de participer un de ces jours…)
Je suis d’accord avec toi sur cette difficulté. Mais on écrit pour être lu 😉
Et tu devrais te lancer, oui, l’écriture c’est cathartique, je ne te l’apprends pas 🙂
J’adore! Les matins neigeux sont hot chez toi! Et jolie dernière phrase!
Ouais faut bien se réchauffer hein 😉
j’aime bien ce point de vue et la sensualité de ton écriture…très chaude. (je l’avais déjà apprécié pour d’autres textes)
Merci beaucoup, ça me touche
Une très belle écriture faite se sensualité, j’aime beaucoup l’idée d’avoir pris l’affiche comme base. 😉
Merci beaucoup 😉
oh, je comprends la chaleur ! Une belle écriture toute en finesse et pourtant très claire ! J’aime beaucoup !
Merci ma Fanny 🙂
ah oui, beau contraste entre le sujet « hot » et le paysage de neige!
Merci Adrienne 😉
Joli texte, encore plus, je pense, quand on te connaît un peu (beaucoup.) 😉
Oui malgré le filtre et les libertés prises avec le modèle, on retrouve des choses 😉
Mais mais. Le texte pour HLQ c’est pour quand ????
C’est en cours, pas de panique 🙂
Un peu de chaleur pour faire fondre la neige.
Difficile d’imaginer que d’autres puissent avoir les mêmes faveurs.
On a toujours du mal à céder même ce dont on a plus voulu 😉
C’est chaud bouillant et très émouvant en même temps.
Merci Cécile 😉
c’est chaud 😉 euh c’est froid hihi
Hi hi 🙂
Très très bien vue, cette manière d’intégrer l’affiche ! Je ne savais pas qu’en faire, tu as réussi admirablement !
Merci beaucoup 😉
C’est bon, tu as fait monter la température, la neige a fondu…
J’aime, comme l’ont dit les autres, la sensualité de la scène mais je vois aussi beaucoup de douceur dans ton écriture.
C’est très réussi, en tous cas.
Bises la belle!
Merci blondinette 🙂