Une photo, quelques mots (45)

flamme

© Romaric Cazaux

    Tous les matins, il entre et allume ma bougie. Une lumière douce et rassurante. Une petite flamme qui vacille et qui résiste. Comme moi.

    Tous les matins, il entre et allume ma bougie. Quelques mots doux et rassurants. Une petite voix qui grince et qui insiste.

    Tous les matins, il entre et allume ma bougie. Quelques regards appliqués et enivrants. Une grande main qui touche et qui gravite.

    Tous les matins, il entre et allume ma bougie. Quelques aliments chauds et nourrissants. Un grand plateau qu’il porte et qu’il remporte.

    Tous les matins, il entre et allume ma bougie. Un peu d’espoir et de présence. Une carrure imposante et effrayante.

    Ce matin-là, il entre et allume ma bougie. Mais quelque chose a changé, je le sens.

    « Tu vas souffrir » me grince mon ravisseur.

    Demain aucune bougie ne s’allumera plus.

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49 réflexions au sujet de “Une photo, quelques mots (45)”

    • Je dois t’avouer que je ne m’attendais pas à ça non plus. Au départ, je voulais écrire un conte optimiste mais ça m’a résisté.
      Et ce truc-là m’est venu ce matin, en allumant l’ordi 😉

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  1. OMG… Non mais ça va pas, hein… tu m’as fait trop flipper, vilaine!
    Je me vois dans l’obligation de mettre Derek sur le coup pour qu’il enquête sur ce psychopathe terrifiant.
    En tous cas, c’est très bien écrit… tu m’as collé des frissons.

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  2. Okayyy…. la chute est terrible. Et j’ai aussi aimé le chant, le rythme, la répétition lancinante avant la chute flippante…
    OUI ! Tu es très douée, je me suis sentie trembler……

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  3. Encore un texte où je me suis fait rouler dans la farine jusqu’au bout ! Mais c’est là le plaisir de la lecture 🙂 ! Je trouvais le rythme répétitif apaisant, je pensais à une vieille dame dans une maison de retraite, à un sympathique infirmier qui chaque jour s’occupe d’elle, l’encourage et la nourris. J’aurais dû me méfier de la voix grinçante, mais j’ai naïvement cru à une imprécision de langage ; j’ai commencé à me poser des questions devant la carrure effrayante, mais j’ai quand même pris une gifle dans les deux dernières phrases !

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  4. horrible!!! Encore une fin qui nous cueille alors qu’on s’était bien installé dans le texte… Moi je voyais une patiente dans un hopital, attendant l’aide soignant, dont elle tomberait doucement amoureuse… Et paf! La chute! Bravo, c’est très bien ecrit, on ne voit rien venir! Superbe! Et l’anaphore pour renforcer la sensation de maitrise et de connivence avec la narratrice… J’adore!

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