Née au siècle dernier, dans une ville à l’époque réputée pour son clair de lune, je suis devenue une pipelette invétérée dès le plus jeune âge. J’avais à peine deux ans que je traînais dans la boucherie de mes parents pour babiller avec les clients et leur demander leur monnaie pour m’acheter des bonbons.
Néanmoins, mes parents ont eu la merveilleuse idée de quitter le froid et d’aller s’installer sur les bords de la Méditerranée alors que je n’avais que trois ans. Voilà comment je suis devenue « une fille du Sud ».
J’ai été une gamine (et une ado) réservée.
Beaucoup plus grande que les autres, fragilisée par le décès de mon père à 9 ans. Je me suis longtemps réfugiée dans les livres. Au lycée, je m’ouvre un peu, je deviens doucement un pitre. Le pitre de la petite bande d’ados réservés que je fréquente (classe germaniste-latiniste depuis toujours), mais je m’ouvre. Toujours plus à l’aise avec les adultes qu’avec les gens de mon âge.
Aujourd’hui, personne ne me croit quand je dis que je suis quelqu’un de profondément timide. Que je prends sur moi pour créer des liens. Tout le monde me pense hyper à l’aise et ça me fait rire.
Etudes littéraires assez moyennes. Je bosse juste ce qu’il faut pour décrocher mes examens. Mais j’aime la fête, j’aime sortir et j’aime danser.
Après un premier échec au CAPES, et un mec que je pense être le bon (je ne sais pas encore que cette expression ne veut rien dire), je quitte ma Méditerranée pour la région parisienne.
Paris, Paris, Paris… (enfin presque)
Je mentirais si je disais que s’adapter à la vie de la banlieue parisienne fut simple. Ce que j’ai pu pleurer… du froid, du gris, des gens qui ne se regardent pas, de ces dédales de routes inventées pour que je me perde sans cesse.
Dans une région qui n’était pas la mienne, au bras d’un mec auprès duquel je n’étais qu’une terne version de moi-même. Heureusement dans tout cela, il y a un métier que j’aime – une année d’études à Paris m’a permis de décrocher le CAPES haut la main – et l’arrivée d’un enfant doux comme le miel.
Va survenir ce que je crois être le pire et que je ne sais pas encore être la meilleure chose de ma vie : la rupture avec le père de mon fils. Même si les neuf années qui viennent de s’écouler n’ont pas toutes été sereines, je crois arriver au bout de tout ce qui a pu me ronger.
Si je dois faire le bilan de ces années écoulées, c’est quand même positif. Il y a ce blog qui m’a tant amené, m’a ouvert tellement de portes et fait rencontrer tellement de gens. Il y a eu la parution de mon premier roman et le second arrive en mai 2018. Et puis il y a « l’enfant doux comme le miel », qui continue à enchanter mon quotidien.
Il manque encore un peu d’amour dans tout cela. Enfin, un amour qui puisse se vivre à fond et au grand jour. Mais les choses se font comme elles peuvent, jour après jour…