Troisième roman de l’autrice publié aux Editions Michel Lafon, L’ivresse des libellules nous plonge avec brio dans le quotidien des couples d’aujourd’hui.
L’ivresse des libellules : après le homard et le kangourou, on se demandait quel animal viendrait s’incruster dans le titre du roman de Laure Manel. De la douceur et de la délicatesse en perspective ? En tout cas, tout est dit avec finesse.
Quatre couples partent ensemble en vacances. Ils en ont l’habitude, mais cette fois, ils ont décidé de s’accorder une pause sans enfants. Une location de rêve, dans une région magnifique : que du bon en perspective ! Du moins, c’est ce qu’ils imaginaient. Très vite, ils s’aperçoivent que l’équilibre est précaire. Et cette situation va encore se fragiliser avec l’arrivée d’une amie de l’un des couples, une jolie libraire célibataire.
Un regard fin et acéré sur le devenir du couple
Ces quatre couples sont tous très différents et balaient parfaitement la question de l’amour et de la famille aujourd’hui. Chacun a ses secrets, ses névroses, ses habitudes. Et plus on avance dans l’histoire, plus le vernis craque et plus on apprécie ces individus. En effet, ils ont tous leurs failles, même ceux que l’on pensait parfaits, et être l’incarnation du bonheur tel qu’on nous le montre dans les publicités ou les catalogues. A un personnage près (et j’ai trouvé un peu dommage qu’il soit privé de sa voix au chapitre), on embarque dans le point de vue de chacun des protagonistes. Si ce n’est pas un huis-clos à proprement parler, la situation met quand même tout ce petit monde dans une bulle presque hors du monde et du temps. Et c’est une situation propice pour faire ressortir le naturel de chacun d’entre eux.
Un roman réussi
En ce qui me concerne, il m’a fallu un peu de temps pour y être bien installée. Il y a neuf personnages, et quatre couples différents. De fait, avec ma petite mémoire des prénoms, j’ai dû m’accrocher pour savoir qui était qui et qui couchait avec qui. Une fois cette pirouette passée, j’ai beaucoup aimé la construction des personnages, que j’ai trouvés crédibles. Ceux que l’on aime carrément finissent par révéler leurs aspérités. Et ceux qui nous agaçaient au départ parviennent à nous attendrir. Nul n’est totalement bon, ni totalement mauvais. Chacun réagit comme il peut aux situations, selon le bagage qu’il se traîne.
Laure Manel confirme sa présence dans le paysage du roman « grand public » contemporain. On y retrouve sa patte mais elle creuse un peu plus encore que dans ses deux précédents romans. Avec elle, on réfléchit sur ce que sont l’amour et le couple. Et c’est bon de voir qu’il n’y a pas de formule toute prête, que toutes les histoires se valent, tant qu’on y trouve un équilibre.
Ça a été une déception pour moi, même si je n’ai pas passé un mauvais moment, les histoires de ces couples ne m’ont pas parlé…
Comme toi, j’ai eu aussi un peu de mal à capter qui était qui :p
Alors que moi, toute cette réflexion sur le couple m’a beaucoup intéressée 😉
Il me tente, celui-là. Plus que les autres. le pire, c’Est que je les ai tous les trois!
Eh ben alors, tu entasses tes livres, rires 🙂