Un étrange virus s’est abattu sur la France : Le Crève-coeur. Quel joli nom pour une saloperie qui bousille des vies…
Quand la maison d’éditions a proposé la lecture du Crève-coeur, j’ai hésité. Dès le résumé, on comprend que, de manière poétique, il est question de cette saloperie qui ruine nos vies depuis plus d’un an. J’ai lu des nouvelles de comédie romantique pendant le confinement, j’avais besoin d’essayer de voir le beau dans le sordide. En revanche, je savais que là, ce ne serait pas la même chanson. Comme je trouve que la plume de Maxence Fermine est belle, je me suis laissée tenter.
Le crève-coeur est une autofiction et on devine sans peine que l’auteur a dû choper cette saleté. Au lieu de le nommer COVID, il le renomme « Crève-coeur ». C’est plus joli mais pas moins douloureux ni anxiogène. Avec lui, on revit la période où on a entendu parler d’un étrange virus, en Chine, persuadés que ça n’arriverait pas jusqu’à nous. On revit de fil en aiguille, toutes les grandes étapes de ce qui a fait la première moitié de 2020. On vit également, en interne, ce qu’a vécu un homme atteint d’une forme lourde du virus. Et on entend, avec lui, bourdonner les abeilles tueuses.
Ce livre est splendide ! L’auteur joue avec les mots avec une aisance remarquable. Chacun des titres de ses chapitres est le titre d’un autre roman et donne le ton de son chapitre. C’est à la fois beau et toujours très justement choisi. Je dois confesser une petite lassitude dans le dernier tiers du roman, un peu trop centré à mon goût sur le personnage principal. Il me semble que c’est toujours un peu l’écueil des autofictions.
Je recommande donc ce livre à ceux qui ont envie de mettre de jolis mots sur ce qui secoue notre société en ce moment.
Cela fait un bail que je n’ai pas lu Maxence Fermine. Le Crève-coeur me fait pense à l’Arrache-coeur de Boris Vian (c’est la proximité des mots qui joue l’association, sûrement…. et c’est peut-être aussi voulu par MF)
Oui il y a beaucoup d’intertextualité dans ce roman
J’aime énormément la plume de Maxence Fermine, d’emblée j’étais déjà tentée. Mais au vu ton billet, je ne pourrai pas résister.
Et j’en suis ravie, parce que c’est vraiment beau
L’auteur a su mettre sa poésie au service d’un virus.
C’est tout à fait ça 😉
J’ai commencé hier son premier roman « Neige ».
Pour l’instant, j’avoue que je n’ai pas envie de lire « covid ». J’ai assez avec la vraie vie. Plus tard peut-être ?
Oui, alors que moi j’ai envie de partager ça avec des êtres de papier 😉
J’aime beaucoup cet auteur mais je ne savais pas qu’il publiait un nouveau roman !
Et c’est vraiment très bien écrit !