Ce week-end, j’ai lu un roman terrible. Un de ceux qui vous balancent un coup de poing dans le ventre, ne peuvent vous laisser indifférent
Dans ce roman, deux récits de jeunes femmes se croisent. Un chapitre chacune. Un va et vient douloureux d’une histoire à l’autre.
D’un côté, il y a Marion. Elle aime Nicolas au point de tout supporter de lui : sa violence physique, ses injures. Mais Nicolas va plus loin et lui demande de vendre son corps à des hommes. Marion cède.
De l’autre, il y a Eve qui a un appétit malsain des hommes. Elle baise avec le premier venu, sans jamais être rassasiée. Elle tente de faire taire quelque chose qui hurle en elle. Jusqu’au jour où elle rencontre David. Mais sera-t-il à la hauteur de son mal ?
Je reviens de mourir est le premier roman d’Antoine Dole, un roman qui compte beaucoup pour lui comme il ne nous l’avait raconté à Noukette et à moi lors d’une signature. C’est un roman d’une force inouïe dans lequel l’auteur montre d’emblée qu’il a une plume bien à lui, une force littéraire. J’aime le style qui mêle des phrases courtes, incisives et qui mêlent parfois vulgarité et poésie. Je ne saurai trop vous l’expliquer car je pense bien que c’est la première fois que je lis quelque chose comme cela.
Ce bouquin se lit d’une traite, en apnée. C’est un roman très dur que je ne recommanderais pas avant le lycée. Je pense même qu’il gagnerait à être réédité dans une collection pour adultes car je suis certaine qu’il mérite de rencontrer beaucoup plus de lecteurs. Je pense en boucle à Eve et à Marion, à ces femmes qui souffrent, ne s’aiment pas assez pour faire de leur vie quelque chose de plus doux.
Je ne vous raconterai pas la fin. Elle est encore plus forte que le reste. J’en suis restée sur le cul.
Une lecture que je conseille mais pas aux plus jeunes, vraiment. Même si je pense que certaines jeunes filles auraient besoin de lire le danger qui potentiellement les guette, je pense qu’il faut une certaine mâturité pour lire certains passages.
Antoine Dole parvient à mettre des mots justes et à se glisser dans la vie et dans la peau de ces deux femmes avec un naturel désarmant.
Juste une question : tu as écris ton texte pour l’atelier d’écriture avant d’avoir lu ce livre ou après ? En lisant ton billet, j’ai tout de suite pensé à cette fille qui paie si cher pour être choisie que tu as fait parler hier.
Merci de le remarquer. Eh oui, cette lecture a complètement fait dévier ce que je pensais écrire hier.
Donc rien de personnel dans mon texte d’hier. Juste quelque chose que cette lecture a poussé dans ce que, du coup, j’ai eu besoin d’écrire
J’aime bien quand les livres me font réfléchir et avancer. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’ai autant besoin de lire.
Et c’est en ça que je peux presque qualifier ce roman de roman engagé. Un de ceux que je vais porter en moi longtemps
Les deux derniers qui m’ont percuté comme ça c’était « Les lisières » et « Rien ne s’oppose à la nuit ». Souvent, ça me touche beaucoup quand il y a un lien avec mon histoire personnelle.
Quand on touche à la femme, ça nous concerne toujours un peu. C’est un roman qu’on peut juger trash. Mais il y a des choses qui doivent être dites. Et il le fait vraiment bien
La dernière fois que je l’ai lu un de tes billets qui m’a donné une folle envie d’achat irrépressible, c’était pour Le faire ou mourir, et je n’ai pas du tout été déçue, que du contraire…. alors je pense que je vais céder, là, tout de suite 🙂
Merci pour la découverte !
Dans le genre percutant, ça l’est au moins autant que le Marguier. Et la plume est d’une force !!
Punaise Steph, je viens de le finir à l’instant et je suis toute tourneboulée… Quelle claque, mon dieu, quelle claque ! L’écriture, le ton… tout. J’en suis baba. Et encore plus admirative du talent d’Antoine Dole. Pour un premier roman, c’est un sacré premier roman… Merde alors… J’en parle vendredi, d’ici là, va falloir que je trouve les mots…
J’ai hâte de lire ton billet et de parler de cette fin avec toi
Le côté trash me freine un peu, mais tu as raison, il y a des choses qu’il faut dire, je le note pour un moment où je serai prête à le lire (et je me moque de savoir comment tu as eu ce livre, je suis assez grande pour savoir à qui j’ai envie de faire confiance … ou pas).
Oh oui, toi tu es grande, je n’en doute pas. Mais les polémiques de certaines commencent à me taper sur le système. Je comprends que Laurent n’ait plus l’envie de bloguer
Sinon, c’est un roman très dur en effet mais pas glauque pour le plaisir de l’être. Le côté trash sert vraiment les propos de l’auteur. Et souvent, il mêle une très grande finesse littéraire aux images les plus dures.
Je vais le lire, j’attends le billet de Noukette. J’ai deux filles, une ado et une jeune adulte, alors on ne peut pas s’empêcher d’avoir peur. Surtout que les relations ont changé. Ah oui alors je vais le lire, Et je le mettrai dans les mains de mes filles.
Je pense que nous devons prémunir le mieux possible nos enfants des dangers qui les guettent. Et là, c’est fait avec beaucoup de courage.
J’étais avec Noukette et toi quand il en a parlé. Je l’avais un peu « oublié » ce titre, heureusement que tu es là pour me le rappeler. En plus il est dispo à la médiathèque (parmi les romans adultes) donc je pense aller le chercher ce midi 😉
On a bien fait de te le remettre en tête 🙂
Tu causeras la perte de mon compte en banque Stephie! En rupture de stock sur le net (pour ne pas citer le démon Amazon), je viens de le commander d’occaz’ sur PM. Impossible d’aller à ma librairie avec mon gros bide de 8 mois et demi! Bref je reviens t’en dire des nouvelles vite vite!
Ne va pas accoucher dans la précipitation hein 😉
Wahou. Un GRAND merci pour cet article, Stephie, sur l’un de nos « classiques » de la collection EXPRIM’. J’en suis extrêmement touché.
Bien à vous,
Tibo Bérard
J’espère que ce texte va encore être lu, c’est un texte fort ! Et j’aime vraiment beaucoup votre collection !
ça fait plusieurs fois que je lis le nom de cet auteur… faut que je me le procure absolument, tu donnes vraiment envie de le lire !
Merci beaucoup. Et vendredi Noukette et Jérôme vont faire un billet à leur tour 🙂
Je suis très très tentée ! Tu en parles si bien que je ne veux pas passer à côté !
Merci pour le compliment 😉
un auteur que je ne connais pas du tout!!!!très tentant!!!!!!!!!!!
Oh oui ! Et je te conseille aussi « A copier 100 fois », une merveille
Whaou, quel sujet ! Mais tu as raison, malgré la couverture plutôt jeunesse, ça a l’air trop fort pour le conseiller aux plus jeunes. Mais j’ai très envie de le lire, besoin de lectures fortes, en ce moment !
Tu peux y aller, vieille peau 😉
Oh l’autre, eh ! T’as pas tout à fait tort…
J’ai toujours raison. C’est l’âge qui veut ça 😉
Je crois que j’ai trouvé par où découvrir les romans d’Antoine Dole. Merci !
Tu as aussi le tout court « A copier 100 fois » sur le harcèlement à l’école. Incontournable !
Arggghhh il me le faut…
Je crois que c’est clair 🙂
A lire ton avis, on ne peut pas passer à côté. Puis la collection Exprim publie des textes souvent percutants et forts. Je note! Je connais Antoine Dole pour Mortelle Adèle, ce sera toujours intéressant de connaître son style littéraire. Merci pour la découverte
Ah c’est un tout autre style, c’est des plus percutants ! Bonne découverte !
C’est un livre dont j’ai beaucoup entendu parler (notamment par une camarade qui l’étudiait pour son mémoire sur la littérature ado) mais auquel j’ai toujours eu un peu peur de me frotter (petite nature sensible que je suis). Ton avis me donne envie de m’y mettre enfin, du coup, d’autant que je n’ai jamais rien lu d’Antoine Dole. C’est l’occasion ! 🙂
C’est un texte fort ! Rude certes mais d’une belle puissance malgré tout. Un roman qui fera beaucoup réfléchir les jeunes femmes, mais aussi leurs mamans, je pense.
Le livre a vraiment l’air super et l’auteur est grrrr ce qui ne gâche rien!
Disons que si c’est un argument pour le découvrir, c’est surtout sa plume qui te fera y revenir 🙂
Je l’ai noté, encadré, surligné !!!
Acheté ?
Je l’ajoute à ma wish list. (et pour rebondir sur un des messages facebook, c’est vrai qu’il est beau cet Antoine Dole!)
Graou 🙂 ça ne gâche rien