Quand une collection que j’aime traite d’un sujet qui m’intéresse, cela donne l’excellent guide Osez le polyamour d’Eve de Candaulie.
Eve de Candaulie, je la suis sur les réseaux depuis des années. J’aime son ton libre, décomplexé et pour autant très simple. Je n’avais pas encore lu de livre d’elle, même si j’avais été tentée par son Osez le candaulisme. Cela fait des années que je m’y intéresse, que j’y réfléchis. Alors quand elle a eu la gentillesse de me proposer un service de presse numérique de son dernier titre Osez le polyamour, j’ai été flattée et forcément très impatiente de le lire. Et rien de tel que le premier mardi du mois pour en parler avec vous.
Alors, c’est quoi, le polyamour ?
Etre polyamoureux, c’est avant tout être capable de sortir du modèle unique de la monogamie. C’est être capable d’intégrer que l’autre ne nous appartient pas, et que nous n’appartenons d’ailleurs qu’à nous-mêmes. Est-ce pour autant pareil que l’infidélité, le libertinage, le trouple, la bisexualité ? Non. Il peut y avoir certains paramètres communs, mais ce n’est pas une obligation De même, le sexe n’est pas une obligation de la relation polyamoureuse.
Eve de Candaulie nous offre un guide très complet. En cela, elle renoue avec ce que j’aime énormément dans les guides Osez : la volonté d’instruire de manière à la fois claire et fouillée. J’aime qu’on me parle sexe, j’aime qu’on m’émoustille. Mais j’aime aussi apprendre des choses, comment historiquement, sociologiquement, mes attitudes et mes envies peuvent s’inscrire ou se mettre à distance par rapport à une tradition. De plus, ce guide est agrémenté de citations, de références filmographiques, de témoignages. Je l’ai presque lu d’un trait.
J’aurais voulu pouvoir le crayonner, l’annoter, mais confinement oblige, la version papier n’est pas encore sortie.
Alors, le polyamour, c’est l’amour facile et sans contrainte ?
Il est bien évident que ce n’est pas le cas. Les relations humaines sont complexes, donc augmenter le nombre de variables ne va évidemment pas simplifier les choses. En revanche, j’ai été réellement séduite par cet état d’esprit consistant à ne pas enfermer l’autre, à ne pas considérer un autre être humain comme notre propriété. Le polyamour suppose une grande confiance en l’autre, mais surtout en soi. Savoir qu’aimer plusieurs personnes, ou que la personne aimée puisse aimer quelqu’un d’autre ne va pas forcément nous enlever quelque chose à nous. Que cette manière de vivre ne nous met pas en danger, voire qu’elle nous amène davantage.
Et puis être polyamoureux, souvent, c’est mal vu par les autres. Ce qui explique d’ailleurs que je renonce à me mouiller davantage et à exprimer ma vision personnelle sur ce sujet. Loin d’être un plaidoyer pour le polyamour, c’est en revanche un plaidoyer pour le respect d’autrui. Comme tout ce qui ne te convient pas, comme tout ce que tu ne connais pas, cette manière d’aimer ne te met pas en danger…
Mais ton truc, Eve, ça sert à créditer les infidèles ?
Non pas du tout et Eve de Candaulie en parle très bien. L’infidèle peut aimer les deux personnes avec qui il entretient une relation, mais ce n’est pas un polyamoureux. En effet, il ment forcément et n’accorde pas non plus à l’autre la possibilité d’être libre.
De la même manière, cela n’a aucun rapport avec le libertinage. Dans le polyamour, il y a construction d’une relation, d’un lien. Le sexe n’est pas le centre de la construction de cet échange.
Ce n’est pas non plus de la polygamie, puisque les combinaisons d’amoureux sont libres et variées. Rappelons que la polygamie dans le monde crée majoritairement des relations où l’homme a plusieurs femmes, et que ces dernières ne sont pas souvent consentantes.
Et puis il y a autant de relations polyamoureuses qu’il y a d’individus. Le plus important étant, comme l’autrice ne cesse de le rappeler, le bonheur et la liberté de chacun. Cette manière de vivre les relations demande une capacité encore plus grande à communiquer. De plus, ce n’est pas non plus un remède miracle à la question de la jalousie, et j’ai beaucoup aimé la section consacrée à cette question.
En bref, une réflexion très intéressante et un pas supplémentaire vers la tolérance. Chez Manika, on s’intéresse au Vrai sexe de la vraie vie et chez l’Irrégulière on devient femme et chez Pati on mêle sexe et ésotérisme.
Belle conclusion…
A la hauteur du livre 🙂
Le sujet est intéressant, c’est clair, mais je n’en suis pas encore là de mes réflexions sur le sujet amoureux ^^ Moi j’ai lu ça : https://leschroniquesculturelles.com/2020/05/05/a-mains-nues-damandine-dhee-devenir-femme/
Oui, il est toujours intéressant de se pencher sur d’autres conceptions de l’amour que la sienne aussi. Moi je suis friande de découvertes, je crois.
Ça a l air intéressant comme livre. moi.pas sûr que ça plaise à certains de mes collègues qu on l achète pour la bib
Moi je trouve intéressant de découvrir ce qui nous est inconnu. Et c’est important dans une bib de proposer des livres de tous horizons. Mais je vois déjà quel genre de BD on retoque dans mes suggestions alors pour le coup… ouais, je pense que ça coincerait. Et pourtant ces guides sont d’utilité publique 🙂
Bonjour Stéphie, rare que je participe mais voici mon lien pour Abimagique de Lucius Shepard
https://pativore.wordpress.com/2020/05/05/abimagique-de-lucius-shepard/
Bonne continuation 🙂
C’était très sympa de te joindre à nous ! Au plaisir de la prochaine fois !
Ton billet le plus vu ce mois-ci, donc ?
Oui…