Voilà quelques jours que ce livre fleurit sur nos blogs. La plupart d’entre nous a aimé ce livre choc. En effet, si la première partie emmène le lecteur sur les traces glacées d’un père et son fils, la seconde secoue et c’en est presque un euphémisme.
Hier soir, la maison d’éditions Gallmeister organisait, à l’occasion de la venue en France de l’auteur, un soirée-rencontre avec David Vann.
Cette soirée fut vraiment riche puisque nous avons beaucoup appris sur la genèse de cette oeuvre. L’auteur a expliqué comment son histoire personnelle avait pu interférer dans le matériau de son roman. Histoire personnelle qui a été mise en avant chez nos voisins anglais pour la promotion du livre. D’ailleurs, j’aime que la promotion en France ait laissé le côté fictionnel au premier plan.
D’accord, je vous en dis un peu plus. Quand l’auteur avait treize ans, son père lui a proposé de partir sur une île en Alaska. Mais l’auteur n’a pas suivi son père et quinze jours après, celui-ci se suicidait alors qu’il était en ligne avec sa compagne. David Vann a porté le poids de ce suicide pendant des années. Et a tenté pendant dix ans d’écrire autour de cet événement mais sans être convaincu par le résultat.
Jusqu’à Sukkwan Island, écrit d’un souffle, en dix-sept jours. Et le plus fort de ce que l’auteur nous a raconté sur sa création est que lui-même ne s’attendait pas à un tel rebondissement à la page 113. Et finalement ce roman l’aide à renverser les rôles finalement, à imaginer que celui qui porte la mort de l’autre, au sens littéral du terme n’est plus le même. J’ai adoré cette idée de l’écriture qui lui a complètement échappé.
Sachez que David Vann a peiné à se faire publier et que c’est après avoir été primé lors d’un concours que l’aventure a commencé. Il vient de finir le premier jet de son nouveau roman, qui est en pleine retouche. Et je vous garantis que le sujet en fera encore frissonner. Dans quelques années, nous serons plusieurs à dire que nous étions là au début de la carrière de cet écrivain prometteur.
Je veux terminer ce petit billet en disant que j’ai apprécié cette soirée car elle fut également l’occasion de rencontrer Marie-Anne, l’attachée de presse de la maison d’éditions, qui est une personne disponible et fait partie de ces passionnés comme on les aime. J’ai également eu l’occasion d’échanger avec Oliver Gallmeister, un passionné également, qui publie les livres qu’il aime. Il se dit « artisan » et j’aime cette idée. Monsieur, si vous êtes (ce sont vos mots) un petit éditeur, vous êtes un grand Monsieur.
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