Cette photo m’inspirait trop. Et puis, je dois le faire depuis un moment. Je vous livre un petit texte écrit très rapidement, en une quinzaine de minutes. Merci de votre indulgence. Je l’ai écrit, je le publie. Il le fallait…
Je sais que cet escalier désormais restera vide.
Il fut, un laps de temps de ma vie, l’endroit par lequel je le voyais et l’entendais arriver. Une sonnerie à l’interphone. Le cœur qui se met à battre la chamade. L’ouverture de ma porte en même temps que celle du hall d’entrée. Un des nombreux exemples de nos similitudes, de nos accords simultanés.
Ensuite, l’affût des pas dans le hall, de la présence de son souffle. Le cœur qui bat, encore… Et puis le premier pas dans l’escalier, la première approche de son soulier. Voir son corps s’engager dans ce chemin qui le mène à moi. Et sentir le bas de mon ventre palpiter. Déjà. Ce corps dont je connais la moindre parcelle, le plus petit défaut, la plus infime aspérité. Ce corps que je ne me suis jamais lassée de humer, d’effleurer, d’empoigner.
Et puis mon moment préféré. Celui où il lève les yeux vers moi et où son visage s’illumine. Ce sourire ravi et gourmand à la fois, signe que cette longue ascension des marches est pour lui, comme pour moi, une sorte d’éternité. Mais toujours la même promesse d’une étreinte à venir.
Le bruit de ses pas dans l’escalier, parfois lents pour faire durer le plaisir de se toucher ; parfois empressés car le besoin se fait urgent, presque sauvage.
Cette attente à la fois courte et si longue, cette montée du désir jusqu’à l’instant suprême où je referme la porte derrière lui, le faisant mien, en dehors du monde et des hommes.
Mais il a choisi. Et je sais que désormais cet escalier restera vide. De lui…
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