Voici le magnifique roman que je viens d’achever. J’ai presque peur d’en rompre la magie en décidant d’en parler si vite.
C’est grâce à ma copine Gio que ce livre est arrivé entre mes mains. J’ai également proposé ce livre pour une lecture commune sur un forum de lettres. J’espère que les participants seront aussi ravis que je le suis.
Ce roman avait un premier atout pour me séduire : 700 pages. J’aime les pavés, voire les sagas, dans lesquels on a le temps de se perdre, de cohabiter avec les personnages. Et là, c’est réussi. Ce roman est envoûtant et ses personnages hauts en couleur.
Commençons par l’intrigue. Mien est une femme épanouie, mariée à Hoan qui la comble de bonheur et maman d’un fils de 5 ans. Leur vie est parfaite jusqu’au jour où se produit l’inattendu. Mien a été mariée 14 ans auparavant mais son premier mari, Bôn, a été déclaré mort au combat. Mais après une longue errance pour retrouver son hameau, il revient et demande à retrouver sa vie d’antan, et sa femme. Aussi inconcevable que cela puisse paraître, et sous le joug d’un régime communiste qui privilégie le héros de guerre, Mien va regagner son premier foyer.
Ce roman est donc le récit de trois destins croisés, celui d’une femme et de ses deux maris. Des descriptions à vous couper le souffle, d’une pureté toute asiatique, vous projetant dans une sorte de hors-temps. Et puis une narration très surprenante qui mêle à la fois les points de vue des trois protagonistes (nous faisant partager jusqu’à leurs monologues intérieurs), mais prend aussi des libertés avec la chronologie des événements. L’ampleur du roman est donc parfaitement adaptée à l’ampleur de l’histoire.
J’ai lu ce roman très vite, je ne pouvais plus m’en séparer. L’issue m’a complètement retournée et je ne parviens pas encore à mettre tous les mots sur cette lecture envoûtante.
Vous pouvez aussi lire les avis de Florinette et Sylvie
Quelques jolies citations :
* On dit que, de toutes les parties du corps, la paume de la main conserve le plus longtemps les sensations, de même que l’oreille de l’éléphant garde la mémoire des sons provenant de sept existences antérieures. »
* « Les feuilles saines protègent les feuilles déchirées et celui qui boit au fleuve se souvient de la source. »
* « Dévorante, chaque crise de jalousie cristallise dans son âme un sel amer. »
Gaelle Perrier du site Evene dit ceci : « Terre des oublis’ est un hymne à la liberté, au choix mais également un
pamphlet violent contre la guerre, qu’elle soit passée ou à venir. »
André Clavel dans le magazine Lire : « Trois destins brisés, trois victimes de l’Histoire : c’est ce drame que raconte Duong Thu Huong sans jamais forcer le trait, dans un roman parfois cru, parfois sensuel, qui fustige les archaïsmes d’une société rétrograde, muselée par les diktats d’une morale bornée »
Stéphanie Guibourgué du Figaro : « Duong Thu Huong porte la littérature à son acmé. Nous fait plonger au coeur de la chair et de l’esprit dans des ténèbres traversées d’éclats de lumière. Chef d’oeuvre ? Oui. »
34 réflexions au sujet de “Terre des oublis de Duong Thu Huong”