A mon tour de commenter ce recueil de nouvelles.
Tout d’abord je voudrais remercier Georges Flipo, l’auteur de cet ouvrage, d’avoir eu la gentillesse de me proposer de participer à cette sorte de chaîne de lecture. J’ai été conquise par ce principe du livre voyageur. Surtout quand j’ai découvert que c’est Leiloona qui était chargée de me l’envoyer. Et j’ai hâte de savoir vers où il va s’envoler.
C’est tout d’abord le titre de ce recueil qui m’a attirée lorsque j’ai eu le plaisir d’en lire un commentaire sur l’excellent blog BricàBook. Evidemment, le nom d’Ulysse renvoie au voyage mais aussi à l’errance, à cette volonté de rentrer à toute force chez soi. La couverture laisse aussi présager cette sensation d’embarquement vers un voyage. Je pensais donc lire des nouvelles de voyage. Eh bien, même si ce thème est présent, je ne sais si je peux penser qu’il soit réellement fédérateur. Même si on est entraîné vers divers horizons, dans différents pays, c’est à mon sens davantage une galerie de personnages en quête d’un sens à leur existence.
Je suis une lectrice avide de nouvelles. J’aime le côté fulgurant de la narration, cette façon dont on sort pantelant de ce type de lectures. J’aime d’ailleurs ce qu’on appelle les « nouvelles à chute ». C’est ainsi qu’en lisant les deux premières nouvelles du recueil, si j’ai été touchée par l’écriture, je ne l’ai pas été par les intrigues. Je suis arrivée au terme en me disant « et alors ? » .
Par contre, j’ai été très touchée par la nouvelle « L’île Ste Absence » : très joli récit, à la fin surprenante, mais qui sait rester dans la pudeur.
La quatrième nouvelle est la nouvelle éponyme de l’ouvrage. Elle propose le récit de la vie d’un écrivain exilé et qui tente de retrouver l’inspiration et de se faire éditer. cette histoire est drôle car le fil de son écriture va le mener à l’ouverture d’un restaurant. Comment ? Eh bien, lecteur, il va te falloir le découvrir. J’ai d’autant souri que l’auteur fait une réflexion qui me semblait presque adressée. Il ne parvient à sa faire publier à cause de l’absence de chute dans ses nouvelles : « Il répond que les chutes, c’est une obsession bien française […] Et d’abord, pourquoi une chute quand l’histoire doit finir sur un goût d’inachevé ? » La nouvelle nouvelle finit ainsi d’ailleurs : « Il a un petit souci dans cette histoire, c’est cette absence de chute. Il se demande si c’est important. »
J’ai aussi aimé les nouvelles « Un éléphant de Pattaya » et « Confiteria Ideal ». La première sur le tourisme sexuel est entraînante et propose ce que j’aime : une chute. La seconde pose le problème de faire semblant d’être ce qu’on n’est pas : vaste problématique.
Par contre, à l’exception de la petite nouvelle « La route de la soie » (très drôle), je n’ai pas réussi à accrocher aux univers des dernières nouvelles du recueil. Toutefois, la langue est agréable et à aucun moment je n’ai eu envie d’en arrêter la lecture.
En conclusion, je suis ravie d’avoir découvert un auteur et donc un univers. Et puis, lire des nouvelles c’est l’idéal pour découvrir un auteur. Car si on accroche sur certaines et pas sur d’autres, on sait que l’auteur lui, a su nous toucher et on aura envie de retenter l’aventure avec un autre livre.
Quelques citations au fil de ma lecture :
* Tout d’abord l’épigraphe du livre : « Ne demande pas ton chemin à quelqu’un qui le connaît, tu risquerais de ne pas te perdre » Rabbi Nachman de Breslau
* « Pourquoi les grammairiens n’ont-ils pas inventé l’adjectif affectif ? Ils ne pensent qu’à posséder ou à montrer – à démontrer ! Si les grammairiens avaient quinze ans, comme moi, il y aurait l’adjectif affectif. » in « L’île Sainte-Absence »
* « Elena me pose la question comme si elle me demandait des nouvelles d’un cancer. J’esquisse un sourire de métastase, je lui réponds que le roman est mal en point […] » in « Rapace »
Quelques liens :
* Le blog de Georges Flipo
* D’autres avis sur la toile : celui de Leiloona, celui de Malice, celui de Florinette, celui de Cuné qui fait en plus la lecture d’une des nouvelles.
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