Partager la publication "Noël sous la couette, six nouvelles coquines"
Eh non, vous ne rêvez pas ! Il n’y aura ni photo de sapin, ni de cadeaux sur ce blog car mes « lectures coquines et inavouables(…) ont fait école sur le net » paraît-il. Et dans la vie, il faut coller à sa réputation, c’est important. Et puis Cuné aimant mes billets pas sérieux, cela me fait une excuse de plus, non ? (comme si j’avais besoin d’excuse, me direz-vous…)
En ces temps froids et festifs, un peu de dérision ne fera de mal à personne. Quelques nouvelles érotiques autour de Noël étaient donc la solution idéale au manque d’envie de lire qui m’habite depuis quelques semaines. Et comme on n’est jamais déçu par un Passion intense, mon choix était vite fait. Et avec des nouvelles, je me suis dit que l’on allait traiter très vite de l’essentiel : le sexe.
Oui mais voilà, il faut croire que Noël rend crétin même les plus érotiques, je vous assure. Et il ne manquait plus que le Père Noël pour me faire douter du type de livre que j’avais pu ouvrir. Soyons clair, le point fort de cette collection, ce n’est pas l’intrigue, ce sont les scènes hot… Le souci c’est que dans ce recueil, les auteurs se sont sentis obligés de recréer la magie de Noël et le potentiel sexy s’en ressent fortement.
La première nouvelle, écrite par Lori Forster, s’intitule « Mon preux chevalier » et voilà un titre qui aurait dû me faire prendre conscience que cela ne pouvait pas bien démarrer. Mais bon, on se dit que la traductrice française devait souffrir d’une indigestion de bûche au moment de la traduction du titre et qu’on va forcément se régaler. Alors c’est l’histoire de Parker, un flic qui approche la quarantaine. Et sa petite voisine sexy, Lily, va tout faire pour l’attirer dans les mailles de son filet… Bon, soit, me direz-vous et ensuite ? Eh bien Lily a en fait hérité d’une grosse fortune et elle veut un homme qui l’aime pour elle. Parker voudrait bien mais elle est si jeune (quatorze ans de moins que lui) et horreur, elle aime tellement Noël… comment vont-ils faire ? Après 36 pages d’une mièvrerie sans nom, voici ce que Parker dit enfin et qui tombe comme un cheveu sur la soupe » Pour tout vous avouer, Lily, je bande comme un cerf ». Bon, à ce stade-là, on est encore prêt à tout pardonner pour obtenir une bonne petite scène torride. Eh bien, figurez-vous que ces deux crétins tombent déjà amoureux et nous gâchent tout, pfffff… et au réveil, si Parker a peut d’avoir fait une bêtise, c’est à cause de l’odeur des cookies et des chansons de Noël entonnées par Lily. Mais rassurez-vous la chute est magnifique – j’en aurais vomi – car il a une envie irrésistible… de l’accompagner faire des achats de Noël… si, si, je vous jure…
Alors, là, mes très chers fans, je suis prise d’un sentiment d’angoisse terrible car souvent l’intérêt des nouvelles va décroissant dans ce type de recueil… oui, je suis une pro en la matière, j’assume.
Dans « Le Noël de Claire » d’Erin McCarthy, l’héroïne éponyme (ah ah ah, ça fait style, hein) se retrouve recouverte de neige à cause de la fausse manoeuvre d’un chasse-neige… frigorifiée, elle décide d’aller trouver de quoi se changer chez son frère et sa belle-soeur, absents pour les fêtes, et dont elle a les clés d’appartement. En arrivant là-bas, oh surprise ! Il y a un homme dans le salon ! On se demande bien ce qu’il fout là, mais bon… Et en plus c’est Justiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnn ! Oui, oui, prononcez-le ainsi avec les petits cris d’hystérie, hein Et cela fait des années que Claire bave littéralement d’envie de coucher avec lui. Elle va donc l’inviter à l’aider à se déshabiller car elle est trop frigorifiée pour y arriver seule. Yes, le scénario est nullissime mais on y vient, on va frissonner !!! Que nenni… elle va lui faire le coup de la serviette oubliée, panneau dans lequel il tombe allègrement. Après de nombreuses hésitations, les voilà décidés mais Claire est une femme qui ne rigole pas avec sa santé et elle arrête Justin en ces termes : » Il nous faut un préservatif. […] Je sais où en trouver. Derek ne veut pas d’enfant et Resse ne supporte pas la pilule. Et, comme ils font l’amour tout le temps, ils ont des préservatifs dans tous les tiroirs ». Je ne dis rien, je vous laisse apprécier… Ensuite, une autre réplique m’a terriblement plu. Claire avoue » Je n’ai pas envie de jouir maintenant, dit-elle en guise d’explication. C’est trop tôt. » Mon Dieu, personne ne lui a dit qu’une femme peut avoir plusieurs orgasmes consécutifs et que se retenir c’est plutôt un truc de mec… bon notons qu’elle dit tellement de conneries que « Justin se retira d’elle si brusquement qu’il faillit se cingler le ventre avec son sexe ». Mon Dieu que les relations sexuelles sont potentiellement dangereuses. Patrick Sébastien devrait être prévenu que si, le sexe aussi fait mal. Bon, revenons à nos moutons (au fait Fashion, pour ton étude scientifique, la demoiselle n’est pas intégralement épilée) et sachez que bien évidemment en quelques pages, ils tombent amoureux et décident de se marier… Aussi invraisemblable que Corneille forcé par les règles des trois unités à obliger Rodrigue à tuer le père de Chimène pour en arriver au mariage des deux protagonistes en l’espace d’une journée… (c’est juste pour donner une touche de crédibilité à ce billet qui n’est que science et culture)
Je ne vous résumerai pas les autres nouvelles qui sont d’une nullité épouvantable et pleines d’une mièvrerie sans nom. Je voulais un Noël sexuel, au moins littérairement… il ne me reste plus qu’à aller m’enfiler du champagne dans une coupe (même pas sur corps, la vie est injuste). Mais je vais quand même vous gratifier de quelques citations que je me ferai un plaisir de vous commenter – ou pas.
* Sa vie c’était une Histoire d’O dans son genre : Ordre, Organisation, Optimisation… Elle aurait bien aimé ajouter Orgasme à sa liste mais, comme elle était un peu coincée – et, disons le mot : psychorigide – elle n’avait pas beaucoup de soupirants. »
* Dommage car elle était sexy. Elle avait de beaux grands yeux intelligents et expressifs (et tout le monde sait que c’est ce qui excite un homme). Et puis, l’un de ces corps dont les femmes se plaignent et que les hommes adorent, aux formes épanouies. Quand on apprend quelques pages plus loin, dans une confession des plus touchantes, qu’elle a en fait perdu 30 kilos, on finit par se demander si seules les filles longilignes ont le droit au sexe…
* « C’était une extravagance, ce string, mais, ce soir, elle avait eu envie de se lâcher. » Alors là, je voudrais savoir pourquoi personne ne m’a prévenue que porter un string était une extravagance… ou alors les codes en matière de sous-vêtements sont différents de l’autre côté de l’océan. Ou alors, elle fait partie des ces idiotes qui les mettent à l’envers pour que la chatte puisse jouer avec la ficelle (ok, ok mais je mourais d’envie de la sortir… petit cadeau de Noël à moi-même)
* « Lorsqu’il l’embrassa, elle l’agrippa par les cheveux et l’accueillit avec ferveur. C’était ça, la vraie vie. » Pardon, entre deux hocquets de rire, je ne peux commenter.
* » A l’idée qu’elle était nue sous cette serviette, son désir s’était allumé et, à présent, il était surtout inquiet que son sexe soulève son drap comme le légendaire piquet de tente » surtout que quelques lignes plus loin on découvre que c’est l’idée « de ses jolis mollets et ses fines chevilles » qui le met dans un état pareil (mais bien sûr… et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu…)
Et comme c’est Noël, hein, ne l’oublions pas : » Il dénoua la serviette comme on ouvre un cadeau de Noël » (voilà le seul cadeau digne d’être reçu à Noël)
Je ne résiste pas non plus à l’envie de vous fournir une phrase qui montre tout le talent littéraire de ce type d’auteur: « Les délicieuses frictions eurent tôt fait de l’emmener très haut, très loin, vers des cieux où règne une lumière aveuglante. » Enjoy !
Bon si avec tout ça, vous ne passez pas un joyeux Noël, je ne sais plus comment me dévouer corps et âme (âme surtout, vous me connaissez) à votre félicité.
Note pour plus tard : il serait temps que quelqu’un se mette à écrire quelque chose de dignement excitant en la matière, hein.
Bon, à demain ! Si vous êtes sages, la mère Noël pourrait bien être passée, hé hé !
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