Je vous ai déjà dit que j’adorais ma libraire ? Si vous ne vous en souvenez pas, c’est que je ne vous l’ai pas assez dit. La semaine passée, je passe lui commander un livre et elle me met dans les mains ce roman en me disant avec des yeux ronds : « Je vous le prête car je voudrais vraiment savoir ce que vous en pensez ».
La couverture est chouette, le pitch a l’air très drôle, chic alors ! C’est parti !
Dans ce roman, Ralph et Tony sont deux frères qui ont organisé une fête en l’absence de leurs parents. Au réveil, le constat est amer : la maison est un vrai chantier, du sol au plafond, le canari a rendu l’âme et le poisson rouge s’en est tiré de justesse. Il va falloir organiser un ménage d’urgence et être efficace. Sauf que nos deux adolescents ont tout sauf envie de s’en charger. Germe alors dans leurs crânes encore un peu dans les vapeurs de l’alcool, une idée complètement farfelue. Ils vont kidnapper une femme afin qu’elle leur fasse le ménage. Bien sûr, les choses dérapent, notamment parce que le mari va alors les traquer sans relâche.
Tout d’abord, il faut signaler que ce texte est d’abors sorti chez Belfond dans une collection pour adultes et vient d’être réédité récemment chez Mijade dans une version poche destinée aux adolescents. Première question que je me pose et que je pose à l’éditeur d’ailleurs : à quel âge commence l’adolescence ? Non parce que, franchement, jamais je ne prescrirai ce roman à des adolescents.
Je vous explique un peu. La quatrième de couverture prétend ceci : » Humour noir et suspense sont au rendez-vous de ce roman jubilatoire dont on ressort essouflé et réjoui. » Je suis perplexe. Certes, il y a de l’humour et certains passages m’ont plu. Mais je ne suis pas une adolescente. En effet, certains passages sont d’une vulgarité assez avancée. En effet, un des deux frères manifeste sans arrêt sa volonté de « tringler » la captive et à chaque fois dans des termes plus fleuris les uns que les autres. Voilà ce qu’il dit à son frère au début du roman « J’peux pas tringler une pâte molle, conclut Ralph. J’ai l’impression de baiser Flubber. » Vers la fin du roman, grâce ne nous sera pas faite de la liaison d’un des personnages avec une grand-mère d’un âge très avancé. Je me serais passée des détails expliquant que l’homme aime cette liaison parce que la grand-mère est une championne de la pipe par exemple… Comment voulez-vous que je conseille ça à des ados, moi ?
D’autres passages m’ont laissée dubitative aussi, notamment la volonté d’un des deux frères de transporter la tête décapitée de sa grand-mère dans le bocal à poissons… et offrant d’ailleurs au poisson un décor passionnant à découvrir… beurk ! De l’humour certes, mais souvent un peu trop glauque à mon goût. Du suspense, mouais, là par contre pas assez, je trouve.
En tout cas, je ne vous invite pas à le mettre dans les mains de n’importe quel adolescent et sans doute pas dans un CDI de collège (et même de lycée, je m’interroge, vraiment). Ma libraire a donc les mêmes réserves que moi et je vous invite à aller lire l’avis de Cajou.
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