Partager la publication "Mon âme au diable de Jean-Pierre Gattégno"
Ce n’est pas le premier roman de la rentrée littéraire que je lis mais pour des questions de délai, voici le premier dont je vais vous parler. Je remercie les Editions Calmann-Levy de me l’avoir fait découvrir en avant-première.
De quoi ça parle :
Théodore Simonsky est vacataire de l’Education Nationale, c’est-à-dire qu’on l’appelle au pied levé en cas de pénurie de remplaçant. Accessoirement, il enseigne le français. Mais il va découvrir que l’Education Nationale mène à tout puisqu’il va être reçu par le ministre en personne pour une mission des plus périlleuses. Sous la couverture d’un professeur d’anglais-espagnol (ah oui, on peut vous faire enseigner dans n’importe quelle matière désormais…), Théodore va devoir assassiner la principale d’un des collèges les plus « chauds » de Paris. Face à la précarité de sa situation, il n’a d’autre choix que d’accepter cette périlleuse mission.
Ce que j’en ai pensé :
Je ne vais pas être tendre avec ce livre. J’avais très envie de le lire car je m’attendais à quelque chose de décalé et farfelu… eh bien, c’est plutôt raté, je trouve…
Tout d’abord, la description du monde enseignant se sert de tous les clichés à sa portée. Mais trop de cliché tue le cliché et au bout d’un moment, on se lasse… beaucoup même… Arriver à faire croire qu’un enseignant peut réussir à faire illusion des semaines avec la simple phrase « My tailor is rich » me fait rire… et si c’était ironique, eh bien je trouve ça plat. Ensuite, la vision qui est donnée des jeunes qui fréquentent ce type d’établissement m’a vraiment désagréablement heurtée. J’y ai lu (peut-être à tort) un profond mépris de l’enseignement en zone difficile et je ne vous parlerai même pas de la catégorie nommée « les surpoids » par l’auteur… On tombe dans un établissement où les avis de décès de profs suicidés fleurissent, où les profs servent de passeurs aux caïds, où des parties de jeux d’argent ont lieu la nuit et où les profs femmes sont victimes de tournantes dont elles n’osent se plaindre. Si c’est de l’ironie ou du second degré, je me permets de dire que c’est vraiment maladroit.
Revenons-en à l’intrigue cependant. Un professeur vacataire que l’on va transformer en tueur de principale. Bon, on rentre certainement dans le fantasme de nombreux collègues… Blague mise à part, il aurait été littérairement plus crédible d’embaucher un tueur professionnel et le faire passer pour un professeur. Parce que je dois dire que rien ne se tient. On ne devient pas un assassin parce qu’on n’a pas eu de salaire depuis six mois, on ne donne pas ce genre de mission au débotté au premier clampin qui passe et toute la mise en place de l’assassinat à venir ne tient pas la route.
Une dernière petite couche pour la route : le style est sans relief, les personnages insipides… Un livre vite lu et que j’espère oublier vite car je ne peux en dire aucun bien, malheureusement.
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