Partager la publication "Mémoires d’une catin de Francesca Petrizzo"
Voilà une couverture et un titre très alléchants. Ainsi quand j’ai lu le résumé, je n’ai pas pu résister à la proposition de Camille des Editions Michel Lafon de découvrir ce roman.
De quoi ça parle :
L’histoire tout le monde la connaît… du moins tout le monde pense la connaître. Voici l’histoire d’Hélène de Troie, celle qui a fui avec le beau Pâris, celle par laquelle arrive la guerre de Troie et prive de nombreuses femmes de leurs maris pour des années voire à jamais.
Alors pourquoi lire encore une fois une histoire que tout le monde connaît et écrite par de grands poètes grecs ? Parce que cette fois, c’est le point de vue d’Hélène elle-même qui est donné au lecteur. C’est donc celle par qui le malheur est arrivé qui va raconter sa vie de femme dans un monde d’hommes sans pitié, avides de pouvoir et de femmes.
Ce que j’en ai pensé :
Découvrir le point de vue féminin de grands épisodes de l’Antiquité m’avait déjà vraiment conquise à ma lecture de L’Odyssée de Pénélope de Margaret Atwood. Cette fois-ci encore, je trouve le pari réussi car rendre la parole aux femmes sur tous ces grands événements dont elles sont finalement les personnages muets voire secondaires amène beaucoup à la réflexion sur leur place mais également sur leur condition dans le monde antique qui a fait rêver des générations de lecteurs.
La première réussite de ce roman est le style poétique de l’écriture qui contraste avec la grande violence de ce que peut endurer Hélène au fil des années. Violée dès l’enfance, son rapport à l’amour va s’en trouver définitivement faussé. Certes, on la voit passer de bras en bras mais finalement toujours à la recherche de l’amour et du bonheur. Comment la blâmer d’avoir voulu fuir un mari non et désiré et violent ? Comment la blâmer d’avoir succombé à Achille, Pâris et même Hector alors qu’elle pensait, à chaque fois, trouver l’amour et la tendresse tant souhaités.
Alors je suis certaine que les puristes ne seront pas d’accord avec tout ce qui en est dit, mais après tout c’est de la mention « roman » qu’est suivi le titre. J’aime me dire que l’Histoire n’est pas forcément telle que la gent masculine l’a racontée et qu’il soit rappelé ce que les femmes enduraient dans un monde où l’homme avait tous les droits sur elles.
En bref, une bien chouette découverte dont j’espère pouvoir discuter bientôt avec d’autres lecteurs.
Il m’a fallu bien du temps pour » sortir » de ce livre, possédée par la tristesse, la force, l’amour de cette femme. Du temps aussi pour démarrer un autre livre, comme si je ne pouvais refermer celui la. Merci stephie
Avec plaisir ma belle 😉