Lovely_Bones    Hier, je me suis rendue à une petite projection privée qu’organisaient les Editions Baam à l’occasion du film. Ayant gagné à un petit concours organisé sur le forum de livraddict, j’ai eu l’occasion d’en être.

   

    Le film est une adaptation du roman La nostalgie de l’ange d’Alice Sebold que je n’ai pas encore lu. Mais je peux vous garantir que la découverte se fera dans les semaines à venir.

    Le film nous plonge au coeur des pensées de Susie Q, une jeune fille de 14 ans à la vie ordinaire : elle vit heureuse au sein de sa famille, elle va en classe et ressent ses premiers émois amoureux.
    Mais le danger rôde et ne vient jamais d’où on l’attendrait. En effet, la vie de Susie va s’arrêter brutalement à l’âge de 14 ans car son voisin d’en face va l’assassiner. Comment ? Je vous laisse le découvrir car c’est un des moments forts de ce film.

    C’est un film très particulier car il mêle des passages très réalistes sur le quotidien de la famille qui tente de survivre à la perte de l’enfant et des passages totalement fantaisistes sur ce que voit et ressent Susie après sa mort, dans un lieu qui serait une étape intermédiaire entre la mort et le paradis.
    Ces passages sont d’une rare beauté visuelle. Je dois dire que j’ai pu me sentir un peu perplexe au début sur la grande part accordée à cette projection dans ce que poutrait vivre une enfant qui viendrait de mourir. Cependant, je trouve que ces passages aident vraiment à atténuer l’horreur de ce qui se passe dans cette histoire. En effet, le spectateur souffre et frémit jusqu’au bout : on assiste au chagrin de la famille mais suit également le meurtrier qui n’a pas été découvert et se révèle être prêt à recommencer.
    C’est un film qui a marqué mon esprit et que j’ai eu plaisir à découvrir car il arrive à allier la beauté des images, à faire frémir, pleurer mais aussi rire à certains moments (Susan Sarandon est une grand-mère savoureuse). Certains diront que c’est un film plein de bons sentiments qui roule dans la guimauve la peur que chacun nourrit de l’au-delà. Je pense pour ma part que l’excès de douceur, qui entoure l’enfant dans certaines scènes qui montrent les limbes de Susie, est réellement nécessaire pour contrebalancer l’histoire d’une enfant sauvagement assassinée.
    En effet, l’enfant va vivre dans un au-delà qui lui offre tout ce qu’elle veut sauf de retourner auprès de ceux qu’elle aime. Elle voit ses parents souffrir, son assassin continuer à vivre et se trouve impuissante devant cela. Et elle va devoir apprendre doucement à faire le deuil de cette vie-là. De fait, c’est un message optimiste sur l’au-delà où l’arrachement du monde des vivants semble se faire progressivement.

    Peter Jackson a réalisé là un très beau film, très touchant. J’ai hâte de découvrir le livre afin de me rendre compte des choix qui ont été opérés par le réalisateur.