Je dois reconnaître que ce qui a attiré mon oeil en premier, c’est la couverture que je trouve vraiment sobre et très belle. Je n’avais jamais lu Marek Halter et le résumé du livre m’a donné envie de tenter ma chance.
Je remercie donc les Editions Robert Laffont et pour ce partenariat qui a été un vrai bonheur de lecture.
Nous sommes à Washington en juin 1950 et la belle actrice Maria Apron est accusée d’être à la fois une espionne et une meurtrière. Accusée de mille maux, elle va raconter son histoire pas à pas, jour après jour, tenant d’enchanter son auditoire mais aussi se rappelant tous les douleureux épisodes de sa vie. Dans l’auditoire, il y a un journaliste qui, dès le premier regard va croire à son histoire. Au mépris de sa propre sécurité, il va tout tenter pour lui venir en aide et pour découvrir la vérité à son sujet.
Maria Apron, véritablement nommée Marina Andreïeva Gousseïv, nous emmène en plein URSS et son récit s’inscrit d’entrée dans les bras d’un des hommes influents de l’époque : Staline. Et cette nuit passée dans les bras de l’homme d’Etat va conditionner la suite de son existence. Elle va devoir fuir et ce jusque dans un micro-état juif créé par Staline, appelé le Birobidjan. Et c’est là-bas qu’elle fera la connaissance de Michael Apron, qu’elle aimera jusqu’au dernier souffle. Alors a-t-elle tué cet homme ? Est-elle une espionne ? Le suspense est entier jusque dans les dernières pages. Et je dois avouer avoir changé d’avis un bon nombre de fois.
Je me suis régalée avec ce roman dans lequel je me suis sentie immédiatement embarquée. Le personnage de Marina est tout simplement fascinant et j’ai été prise au piège de son charme aussi vite que le journaliste-narrateur qui décide de faire la vérité sur son histoire. Elle a une façon de raconter son histoire qui n’est pas sans faire penser à Shéhérazade, ce qui signale d’ailleurs, avec raison, la quatrième de couverture.
Il est certain que j’étais d’entrée bon public pour ce genre de roman puisque j’adore les histoires de femmes fortes sur fond historique. Et la période choisie, de 1930 à 1950 est tout simplement passionnante, d’autant que l’URSS de Staline est un excellent arrière-plan. C’est ce que j’aime dans le roman historique : la trame romanesque servie par la véracité de l’Histoire. Et les faits historiques en ont encore plus de saveur, je trouve. Découvrir Staline non plus uniquement dans sa fonction d’homme d’Etat mais avoir l’impression de rentrer dans son intimité fut vraiment une expérience intéressante. La fiction donne encore plus d’épaisseur à ces grands noms du passé.
C’est donc un roman vraiment bien réussi, instructif à l’écriture agréable et efficace, qui propose encore un autre éclairage sur la question juive. La bibliographie de Marek Halter est très vaste, il est donc évident que je vais lire d’autres titres écrits par lui.
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