Partager la publication "L’heure la plus sombre vient toujours avant l’aube d’Emmanuel Moynot"
Cette BD, c’est la rencontre de deux personnes dont la vie n’est pas une réussite. Nouria sert dans un restaurant routier, son patron
est une crevure aux mains baladeuses et son fils, eu trop jeune et qu’elle connaît à peine, est en prison. Un jour, passe Jean-Claude, chauffeur routier pas franchement heureux dans la vie. Il va la tirer d’un mauvais pas et l’emmener dans le Sud-Ouest afin qu’elle se ressource. Petit à petit, va naître entre eux un sentiment assez fort. Leur relation se tisse, Nouria se ressource mais Jean-Claude va quitter sa famille. Mais vont-ils réussir à reconstruire quelque chose sur des bases aussi peu solides ?
J’ai beaucoup aimé cette BD qui montre une France d’en-bas qui galère tant socialement qu’humainement. Sous couvert de lui rendre service, Jean-Claude va en fait tenter de créer une relation de dépendance avec Nouria. Et celle-ci va peiner à se libérer de l’emprise qu’il a sur elle. En effet, la BD la montre en train d’évoluer, ce qu’il semble supporter de moins en moins. Plus Nouria s’émancipe et plus Jean-Claude se renferme, a des réactions décalées et dérangeantes. On a pourtant voulu croire que ces deux personnages allaient pouvoir connaître le bonheur ensemble. Mais l’emprise qu’il a sur elle tente de se renforcer page après page. Et Nouria a envie de s’envoler…
J’ai beaucoup aimé le graphisme, sobre, qui s’ajuste bien à ce qu’il raconte. Au niveau des couleurs, beaucoup de sobriété aussi puisque chaque ambiance est rendue par deux teintes à la fois. Un procédé narratif très intéressant, de plus, puisque se croisent les points de vue des deux personnages.
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