Voici un roman dont j’ai découvert récemment le titre sur le blog Lilly et ses livres, et qui trônait sur les rayonnages de ma bibliothèque. Il n’en fallait pas plus pour me convaincre. Je connaissais déjà Cécile Ladjali pour ses travaux autour de l’écriture avec ses élèves et pour avoir lu récemment « Mauvaise langue » sur les conseils de Leiloona (dont vous trouverez le billet ICI). Mais je ne la savais pas romancière. Et je dois dire qu’elle y excelle.
De quoi ça parle :
Emily est une fille de la campagne employée comme gouvernante chez Lord Auskin. Celui-ci est veuf et père d’un petit garçon, Terence qui est hydrocéphale. Emily assume également le rôle de préceptrice de ce petit garçon auquel elle est très attachée.
Ce roman est le cahier dans lequel elle consigne toutes les choses importantes de sa vie, le départ et la nouvelle vie de sa soeur Virginia, ses relations désastreuses avec ses parents, sa liaison avec Lord Auskin, son mariage avec Pitch. Mais elle y note ausi le quotidien et tout un tas de choses secrètes qui se déroulent à Green Worps. Emily laisse traîner son cahier, afin de tout laisser découvrir à son amant. Elle se fait manipulatrice et certaines personnes meurent. Mais avant tout, ce cahier contient la douleur d’une femme qui n’est pas libre et souffre de l’absence de sa soeur.
Ce que j’en ai pensé :
J’ai tout de suite accroché à ce petit roman. Le style y est plaisant, j’aime beaucoup la façon dont l’auteur fait se croiser les voix sans jamais indiquer les changements d’énonciateur. J’aime la façon dont sont insérées les lettres de Virginia. J’ai aimé sentir l’évolution du caractère d’Emily, que l’on sent parfois à la limite de la névrose. J’ai aussi aimé l’idée de l’épilogue. Et puis j’aime les Editions Actes Sud.
Quelques phrases :
* Sur la 4e de couverture : « Dans ce livre bruissant de confidences et de passion, Cécile Ladjali déploie un art consommé du trompe-l’oeil. Elle compose un faux roman de genre – victorien, domestique, intime – pour mieux explorer la condition d’une jeune femme anglaise à l’aube du nouveau siècle. »
* « J’enviai alors cet homme et sa capacité à sélectionner les détails de la vie susceptibles de ne lui apporter que du bonheur et à jeter dans les douves de l’amnésie ceux qui auraient pu le conduire au désespoir. »
* « Il dit parce qu’il faut dire et montre parce qu’il faut montrer. alors que la suprême élégance se loge dans la dissimulation. »
15 réflexions au sujet de “Les vies d’Emily Pearl de Cécile Ladjali”