J’avais lu d’une traite La Délicatesse qui m’avait tiré autant de larmes que de rires. J’avais aussi beaucoup aimé Le potentiel érotique de ma femme qui m’avait enchantée par son côté loufoque à souhait. Alors face à la liste des matchs de la rentrée littéraire de Price Minister, je n’ai pas hésité un instant et eu envie de revenir vers cet auteur.
Si je n’aime pas les écrivains qui ne savent écrire que sur eux, notamment pour un premier roman, j’aime quand un auteur dont j’aime les fictions est capable de livrer un peu de lui. Et je n’ai pas été déçue, loin de là.
L’auteur démarre son roman – et oui, malgré la première personne, c’est la mention choisie – par le récit de la mort de son grand-père cet homme dont la vie s’est ironiquement brisée sur une simple savonnette, rappelant par là le fil ténu qui nous retient à la vie. Ce décès n’est que le premier épisode d’une série d’événements heureux et malheureux. La vie en quelque sorte… Le fil qui relie ces pages, ce sont les souvenirs comme l’annonce le titre du livre. En effet, au milieu de son récit s’insèrent des chapitres consacrés aux souvenirs de ses proches, mais pas seulement les leurs.
Comment vous dire ce qui m’a touchée ? J’ai aimé la franchise des propos, le fait que l’auteur ait livré des parties de lui, cette impression que la vie est la même pour tous même si l’on se sent toujours unique et irremplaçable. Je n’ai pas aimé ce livre pour les mêmes raisons que les deux autres. J’ai aimé qu’à travers une plume simple, l’auteur livre sans artifice certains de ses souvenirs. Et à travers ce récit, j’ai été page après page relancée dans les miens. Certaines phrases ont résonné dans ma tête et dans mon coeur, me donnant à certaines lignes l’impression d’être l’interlocutrice unique visée par ses mots. Ce livre n’est pas gai certes, mais il m’a enveloppé le coeur de douceur à de nombreuses reprises.
Je vous livre quelques phrases que j’ai aimées mais pas toutes car certaines vont rester emprisonnées dans ma tête et y résonner en secret :
« J’allais apprendre plus tard qu’il ne faut pas chercher pour trouver ; tout le monde répète à longueur de temps cet adage absurde, et pourtant il est vrai. J’allais comprendre aussi, et de manière plus surprenante, qu’il en était de même pour le roman. Il ne fallait pas forcément courir après des idées, s’acharner sur des brouillons, c’était au roman de faire le premier pas. Il fallait simplement être dans de bonnes conditionns pour le recevoir quand il frapperait à la porte de l’imagination. Les mots avançaient vers moi avec la grâce de leur invisibilité. »
» […] chaque personne importante d’une vie porte en elle l’écho de l’avenir. »
» Il y a quelque chose de si émouvant à la première apparition d’une personne qui va compter dans votre vie. »
» Les souvenirs sont une espèce de point d’arrivée ; et peut-être sont-ils aussi la seule chose qui nous appartient vraiment. »
Les souvenirs, un roman à lire sans modération.
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