Voilà un de ces romans sur
lesquels j’aime tomber. En effet, il me plaît d’avoir cette impression surannée
de lire un roman du XIXe siècle. Et ne serait-ce que de ce point de vue, Le traducteur est un roman réussi.
Dans une narration entièrement à la
première personne, nous allons suivre, sur toute une vie un narrateur dont la
rencontre avec un homme étrange, Gabriel Prometh, va changer irrémédiablement
la vie. Ce dernier est à la recherche de ce qui est censé être un chapitre
perdu de la Bible, Le livre de Pao.
Livre dont la recherche aurait d’ailleurs jeté Rimbaud sur les terres
africaines. Mais Gabriel Prometh est un homme peu fréquentable et le narrateur
va l’apprendre à ses dépends. Pour obtenir ce livre et en assurer la
traduction, il est prêt à tout, vraiment à tout… Malgré tout cela, il exerce
une attraction telle sur notre narrateur que celui-ci ira jusqu’au bout du
monde avec lui.
Un roman narré de la même
manière qu’un roman du XIXe siècle, comme je le disais plus haut. Avec cette
manière bien particulière de prendre à parti le lecteur et une plume des plus
exigeantes et des plus travaillées. Mais un roman qui se lit vraiment bien car
narrateur et personnage nous traînent littéralement derrière eux dans leur
quête de ce livre mystérieux. Gabriel Prometh, génie ou imposteur ? C’est
ce que le lecteur aura bien du mal à déterminer aussi, emporté dans la quête de
ce livre que presque personne n’a eu l’occasion de lire. La narration à la
première personne, du point de vue du narrateur, permet de garder le mystère
jusqu’au bout et de ne découvrir chacun des fils de l’intrigue qu’en même temps
que lui. Un roman savoureux !
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