La voici, la voilà, LA LECTURE DU DIMANCHE en simultané avec Pimprenelle.
Quand celle-ci m’a proposé ce titre, cela tombait à pic puisque ma copine Gio me l’a prêté il y a un petit moment déjà et que je n’avais pas encore pris la peine de lui faire un sort. Désormais, c’est chose faite.
J’avais déjà lu La circoncision, dont vous pouvez trouver le billet ICI.
De quoi ça parle :
Michaël est un jeune lycéen de quinze ans lorsqu’il fait la connaissance d’Hanna qui elle en a trente-cinq. Va naître entre eux une relation passionnée faite de rituels menant au plaisir. De plus, elle va lui demander à chacune de leurs rencontres de lui faire la lecture à haute voix. Au bout de six mois intenses, Hanna va brusquement quitter la ville, sans donner aucune nouvelle.
Mais le destin fait qu’il va la recroiser. alors qu’il est étudiant en droit, il assiste à un procès. Et Hanna est là, jugée pour avoir participé à des atrocités en tant que gardienne dans un camp de concentration. C’est lors de ce procès qu’il va comprendre qu’Hanna cache un secret.
Puis il la reverra encore une fois des années après…
Ce que j’en ai pensé :
Ce roman est en trois parties et chacune d’entre elles a suscité chez moi des sentiments un peu différents.
J’ai beaucoup aimé le début de la première partie mais le récit de leurs rencontres m’a un peu lassée à la longue. Je n’y ai trouvé aucun relief particulier et Hanna m’agaçait un peu, notamment avec sa manie de l’appeler « Garçon ». De plus, je dois avouer que j’ai beaucoup de mal à cautionner une relation entre un garçon de cet âge et une femme déjà mûre. Je trouve ça assez incestueux, je dois l’avouer.
La deuxième partie est assez intéressante mais là encore je n’ai pas été emportée. Peut-être parce que j’ai déjà lu beaucoup de livres sur l’univers concentrationnaire bien plus aboutis que celui-ci.
A mon sens, la troisième partie est la meilleure car je trouve que les sentiments y sont traités plus en profondeur et que j’ai aimé retrouver Hanna et voir comment les choses avaient évolué de son côté.
Toutefois, ce qui m’a frustré le plus, je crois, c’est la narration exclusivement du point de vue de Michaël et de n’avoir jamais accès, notamment dans la fin du roman, aux pensées et aux sentiments d’Hanna. Ce livre me donne l’impression d’avoir voulu prendre en charge beaucoup d’objectifs et de ne les avoir finalement qu’effleurés.
Quelques belles phrases :
* « En même temps, je me demande, et je commençais déjà à me demander à l’époque ce que devait, ce que doit en vérité ma génération, celle de gens vivants à une époque ultérieure, des informations sur les atrocités de l’extermination des Juifs. Nous ne devons pas nous imaginer comprendre ce qui est inconcevable; nous n’avons pas le droit de comparer ce qui échappe à toute comparaison; nous n’avons pas le droit de questionner, car celui qui le fait, même s’il ne met pas les atrocités en doute, en fait néanmoins un objet de communication, au lieu de les prendre comme une chose devant laquelle on ne peut que s’imposer le silence de l’horreur, de la honte et de la culpabilité. »
* « Je dus lire le livre en abglais, entreprise à l’époque pour moi inhabituelle et laborieuse. Et, comme toujours, la langue étrangère, qu’on maîtrise mal et avec laquelle on se bat, me donnait une curieuse impression à la fois de recul et de proximité. On a conquis le livre de haute lutte sans pour autant se l’approprier. Il demeure aussi étranger que la langue étrangère. »
* « Je renonçai donc à raconter. Si la vérité de ce qu’on dit, c’est ce qu’on fait, on peut aussi bien renoncer à parler. »
Je vous laisse désormais aller lire l’avis de Pimprenelle, si ce n’est déjà fait.
A dimanche prochain pour un nouveau livre commun (que nous avons déjà choisi…). Et merci encore Gio de m’avoir prêté ce livre.
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