Les nouveaux romans fleurissent chez nos libraires en ce moment. Mais lesquels choisir au sein de cette multitude ? C’est pour remédier à cette question que le site a décidé de relever un défi : faire chroniquer aux blogueurs le maximum de romans de cette rentrée littéraire. Ainsi quand Guillaume de m’a proposé de faire partie de ce défi, je n’ai pas hésité un instant avant de me joindre à l’aventure.
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J’avais déjà eu l’occasion de
découvrir cet auteur avec le très court mais non moins percutant récit, Matin brun. Ainsi découvrir Le grand exil avant tout le monde fut-il
un plaisir à part entière, une occasion de renouer avec un auteur qui avait su
me surprendre.
De quoi ça parle :
Le récit fait se croiser plusieurs destins, plusieurs personnages hauts
en couleur.
Tout d’abord, Tchaka qui arrive
dont ne sait où et se fait engager comme jardinier chez l’une des plus grosses
familles d’Equateur. Il semble à l’écoute des signes et guette l’éruption
imminente du volcan. Son chemin va croiser celui de Lucia qui a le projet fou
de se mettre en travers du trafic des passeurs. En effet, nombreux sont les
gens désireux de tenter leur chance dans des pays moins hostiles et qui sont
prêts à s’endetter au-delà de toute raison pour pouvoir fuir leur pays. Selmo
est un jeune homme du coin et il va se retrouver embarqué dans l’ambitieux
projet de Lucia qui est d’aider gratuitement les candidats à un monde meilleur.
Mais le destin ne semble pas
prêt à aider ces personnages et le volcan menace d’entrer en éruption à tout instant.
Ce que j’en ai pensé :
Franck Pavloff signe là un
récit engagé dans lequel il dénonce les conditions de vie misérables des
équatoriens ainsi que de l’ignoble chantage auquel ils sont soumis. Toutefois
cela ne constitue pas l’essentiel du roman.
Je dois avouer que je si j’ai
globalement pris plaisir à découvrir ce nouveau roman, j’ai eu beaucoup de mal
à accrocher à l’intrigue. Peut-être d’ailleurs parce que d’intrigue il n’est
pas réellement question. Ni d’une galerie de portrais non plus d’ailleurs.
Finalement, l’événement ne serait-il pas l’éruption du volcan qui est le seul à
ne pas avorter, au contraire des projets des protagonistes de l’histoire ?
Malgré les motivations de chacun, la nature, implacable, dicte sa loi décidant
à elle seule du destin de tous.
La question que semble poser ce
récit c’est celui de l’exil, c’est-à-dire ce qui le motive mais aussi ce que ça
représente pour chacun d’entre nous. Il y a l’exil des postulants à
l’émigration, l’exil de ceux qui vont devoir fuir le volcan mais aussi ceux
dont l’exil est finalement intérieur, dans la quête de soi.
L’auteur offre à son lecteur
des descriptions foisonnantes et une langue des plus travaillées, l’emmenant
dans un festival de sensations. Toutefois, il m’a fallu la moitié du roman pour
comprendre les liens qui pouvaient se tisser entre ces différentes destinées
par quoi ils étaient motivés. Un régal littéraire malgré tout.
Je ne connais pas suffisamment
l’auteur pour émettre un jugement définitif mais je l’ai pour l’instant trouvé
plus convaincant dans la forme brève.
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