Le dernier mot est un petit roman saisissant. Son côté polyphonique ainsi que l’alternance de deux narrateurs à la première personne embarquent le lecteur au cœur même de l’histoire, au cœur même de la folie. Et c’est assez déstabilisant.
La première partie, c’est le récit de cette femme qui voulait tant se débarrasser de son mari. Or, le fait qu’il soit tombé par la fenêtre la laisse perplexe. Ce récit, c’est son journal intime, ses pensées livrées jour après jour. Et l’angoisse et la folie montent de manière très perceptible. D’ailleurs, la syntaxe, le vocabulaire, voire cette manière de changer de pronom pour parler de soi miment cet esprit qui divague, qui perd pied. Un récit qui témoigne d’une grande douleur, de celles qui vous ruinent un être, à jamais. Des relations difficiles, notamment avec une fille absente et ingrate.
La deuxième partie, c’est le récit de la fille, qui lit les cahiers de sa mère, après la mort de celle-ci. Une autre vision. La même histoire et pourtant une histoire totalement différente. Une deuxième voix qui vient compléter la première, qui vient l’éclairer.
Un joli petit récit dans lequel j’ai eu certes un peu de mal à rentrer, décontenancée par cette syntaxe qui parfois suivait les crises de la première narratrice. Au final, un très bon moment de lecture, qui vaut qu’on s’y attarde.
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