Et voici le roman choisi pour cette nouvelle lecture du dimanche : La Vague de Todd Strasser. J’étais ravie de ce choix d’autant qu’après en avoir parlé dans ma classe de 3e, quatre des mes élèves ont fait le choix de le lire et de présenter oralement leur lecture. Elles ont d’ailleurs fait du très bon boulot et la classe y a pris beaucoup de plaisir.
De quoi ça parle :
Dans les années 70, un enseignant d’histoire, Ben Ross, enseigne à ses élèves le nazisme. La vision d’un documentaire va d’ailleurs marquer profondément leurs jeunes esprits. Cependant, l’enseignant n’arrive pas à faire admettre à ses élèves que personne n’ait pu s’opposer à ce qui se tramait à cette époque et voir clair dans le jeu des nazis. Un d’entre eux prétend même qu’il n’aurait jamais laissé se produire une telle chose. C’est cette réaction qui fait germer dans l’esprit de Ben une idée complètement folle : il va créer un groupe totalitaire au sein de sa classe. Le maître mot : « La Force » ; le symbole : la Vague. Un slogan fort : » La Force par la Discipline,
la Force par la Communauté, la Force par l’Action. «
Il met donc en place progressivement des codes et des devoirs. Le groupe va alors s’élargir de manière rapide et disproportionnée propulsant Ben au rang de leader. Et même lui semble perdre pied, grisé par l’expérience. Toute notion de libre arbitre semble avoir disparu et quiconque ne fait pas partie du groupe est exclu voire menacé.
Il va revenir à Ben de faire réagir ses élèves et de tout remettre dans l’ordre…
Ce que j’en ai pensé :
Dans l’ensemble, j’ai trouvé ça intéressant. Mais je dois dire que je ne trouve pas ça très abouti. J’ai souvent eu l’impression que le problème était survolé. Et pourtant tous les ingrédients pour faire un bon bouquin y étaient. Je n’ai pas trop eu le temps de m’intéresser à la polémique autour de la véracité des faits, ni eu le temps d’aller voir le film (ce que je ferai dès sa sortie en DVD) qui apparemment traite le sujet de manière différente ( je vous conseille d’ailleurs l’excellent billet d’Alween à ce sujet).
Pour tout dire, j’ai été gênée par la grosseur des caractères d’imprimerie. Pourquoi faire 200 pages avec des caractères énormes, 100 pages d’une écriture normale auraient suffi. Le style est lui aussi simpliste mais il permet de se centrer uniquement sur les faits et il est de plus facile de suggérer cette lecture à des élèves qui entreront de plein-pied dans l’intrigue.
Le plus positif pour moi dans cette lecture a vraiment été la discussion que j’ai pu engager avec mes élèves sur ce sujet. D’autant que sensibilisés à ce sujet par leur cours d’histoire et l’étude de Matin Brun de Pavloff, la conversation a vraiment été intéressante. D’ailleurs comme Alwenn, j’ai trouvé que là devait s’arrêter mon rôle d’enseignant et que l’initiative de Ben est vraiment périlleuse notamment quand on sait l’ascendant que peut avoir un professeur sur ses élèves. De plus, j’ai trouvé qu’il faisait preuve d’un manque de maturité évidente, et ce finalement même jusqu’à la fin de l’expérience.
Assez parlé, allons voir ce qu’en a pensé Pimprenelle. A dimanche prochain, pour un nouveau regard croisé.
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