Vous aviez déjà entendu une escouade de filles couiner « Léo » l’an dernier, souvenez-vous.
Après Quand souffle le vent du Nord, dont la fin avait rendu un bon nombre de lectrices complètement hystériques, l’auteur n’a pas pu faire autrement que d’écrire une suite qui aurait pu être sponsorisée par les hôpitaux psychiatriques et la sécurité sociale, tant de hurlements plaintifs de désespoir s’étaient élevés à la fin du premier tome.
Bien évidemment, j’avais adoré la fin (bien fait pour cette crétine d’Emmie, hein) et avais juré mes grands dieux que je ne lirais pas la suite. Mais la chair est faible… alors la mienne, chers lecteurs.
Ce roman est arrivé dans ma boîte aux lettres il y a maintenant deux semaines. Et ce fut terrible. Imaginiez l’innocente qui va au courrier, découvre une enveloppe de chez Grasset et s’aperçoit du péril qui la guette. Elle a des tonnes de choses à faire et décide, courageuse, de ne pas ouvrir l’enveloppe. Elle résiste le plus longtemps qu’elle peut (au moins trois minutes, le temps de traverser le couloir et poser les clés) et lit le roman d’une traite. Si si, 345 pages lues d’un seul souffle.
Enfin… entre plusieurs cris successifs à l’égard de la Cuné ma voisine à qui je demandais quelques mots pour subsister. La pauvre, je n’ai cessé de la héler car je savais qu’elle seule allait pouvoir me comprendre.
Ah ah ! et l’intrigue dans tout cela, me demandez vous ? Et Léooooooooooooo, me criez-vous ? Eh bien, sans vouloir spoiler sur aucun des deux romans (ben ouais, je ne vais pas te perdre lecteur maintenant que tu as supporté une vingtaine de lignes de mes états d’âme de lectrice psychotique), cette suite est encore meilleure que le premier tome. C’est rare et pourtant M. Glattauer l’a fait.
Un petit mot sur l’intrigue, attention si vous n’avez pas lu le premier roman. La fin avait donc laissé une bonne partie d’entre nous complètement désemparées. Comme je le répète, j’estimais qu’Emmie n’avait eu que ce qu’elle méritait au fond. Dans ce deuxième opus, elle finit par envoyer un nouveau mail à Léo. Elle reçoit une réponse automatique indiquant un message d’erreur. Alors quelques mails s’enchaînent, Emmie trompant son amertume en invectivant le message d’erreur. Et puis, un jour, la boîte mail est réactivée et Léo répond. (Non, mais elles vont arrêtez de couiner dans le fond là-bas) Une correspondance reprend, Emmie recommence à m’énerver et je commence à me dire que je ne vais pas supporter ça de nouveau, hein. Eh bien, non et c’est là que Glattauer brille, il donne au roman un nouveau souffle. Et quel souffle ! Mais là, je ne vous en dis pas plus car ce serait vous gâcher ce qui a constitué mon premier grand cri d’aise.
Chers lecteurs, ne lisez pas ce roman dans un endroit public, surtout. Cela vous évitera de vous inonder le visage comme une blogueuse de ma connaissance (non, je ne dirai rien, même après plusieurs verres).
Comment vous dire ? Léo est l’amoureux comme on les rêve, celui qui sait trouver les phrases qui font fondre. Le personnage d’Emmie évolue de manière magnifique et je dois avouer qu’elle a su me convaincre de la pertinence de ses choix passés, au final. On pousse des cris tout le long parce que la position surplombante qu’offre celle d’être lecteur est grisante : « mais non, ne réponds pas ça », « mais dis-lui que tu l’aimes », « non, mais, il ne va pas faire ça »… je vous en passe et des meilleures.
Et puis il y a des passages que l’on n’oublie pas : le cadeau qu’Emmie fait à Léo (j’en ai encore la chair de poule rien qu’à l’écrire), l’explication du titre, les questionnaires à choix multiples d’Emmie et les réponses innénarrables de Léo, le tempérament de feu d’Emmie qui veut tout et tout de suite (oui, voilà pourquoi je lui pardonne à Emmie), les interventions différées de la psy et du conseiller financier d’Emmie.
Je ne vous copie pas de passage car j’aime pouvoir les entendre résonner dans ma tête, comme s’ils n’étaient qu’à moi. Mais pensez à moi lorsque vous lirez les pages 87-88 qui sont pour moi, la plus grosse émotion du roman.
Comme Cuné, un petit bémol pour la fin. Si je la trouve parfaitement bien choisie, j’ai eu quelques regrets quant au ton et au vocabulaire choisis pour les dernières répliques. Et vous ?
Ce roman sera dès demain en librairie. Alez, encore quelques heures de patience…
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