Il y a des livres auxquels vous n’auriez
pas accordé un regard, que vous n’auriez jamais lus. Il y a aussi ceux que, sans
un minimum de contrainte, vous n’auriez peut-être pas lu jusqu’au bout. Alors
je remercie Abeline grâce à qui j’ai eu ce livre entre les mains, pour qui j’ai
un peu poussé ma lecture et grâce à qui j’ai découvert une jolie pépite.
Dès le début du roman, on s’interroge. Dès
la première question : « Vous êtes bien Clinty Dabbot, le célèbre
handicapé ? », je me suis demandée dans quoi j’avais mis les pieds.
D’autant que cette femme est une fée avec un nom à coucher dehors : La fée
Benninkova. Très bien, je pensais le postulat posé : me voici embarqué
dans un conte pour enfants un peu particulier. D’autant que la couverture
semblait confirmer cet horizon de lecture.
Et très vite, le ton grince… Clinty est
handicapé, donc, et reçoit chaque jour la visite de Marylène dont les attraits
physiques ne le laissent pas indifférents. Clinty va donc raconter à la fée,
avec toute la naïveté qui le caractérise, comment cette femme a réussi à le
dépouiller jour après jour de tout ce qu’il possédait et ce, en échange à
chaque fois de la vue d’une partie de son corps.
La fée est horrifiée de ce qui est arrivée
à Clinty. D’ailleurs, elle attend chez lui la livraison d’une nouvelle baguette
magique que doit lui livrer la Poste. Et là, elle pourra réaliser le vœu le
plus cher de ce pauvre homme.
Ce qui se donnait comme un conte pour
enfant n’en a que le vernis. Ce roman est une merveille de dérision mais aussi
de dénonciation. Sous ses airs naïfs, on y lit des choses purement abominables.
Mais qui est en fait cette fée ? Quand on le pressent vers la moitié du
roman, la tension ne cesse de monter. La lecture m’a même tiré un petit cri d’effroi
car je sentais venir l’issue du roman. Toutefois, l’auteur réussit un coup de
maître avec le petit retournement des toutes dernières pages qui m’ont laissée
sans voix. Je dois même avouer que je m’interroge encore quant à cette fin.
C’est un livre bien trop court pour que je
vous en dévoilé un atome de plus. C’est une découverte et un coup de cœur.
Faites-lui une place dans votre bibliothèque.
19 réflexions au sujet de “La fée Benninkova de Franz Bartelt”