Le fantastique a eu son heure de gloire au XIXe siècle. Le paranormal fascine. En effet quoi de plus délicieux de frémir de peur tout en étant protégé par l’écran de la fiction ? Néanmoins, l’avancée de la science, les découvertes sur les cerveau et les avancées en psychologie ont relégué à l’arrière-plan une bonne partie de toutes nos peurs attribuées au paranormal et qui ont trouve depuis des explications rationnelles.
Arthur Kipps est un jeune notaire londonien à qui on va confier le soin de s’occuper de la succession d’une vielle femme décédée au nord de l’Angleterre. Il va devoir aller au domicile de cette femme et trier ses papiers. Mais ce domicile est un vieux manoir isolé dans lequel plus personne ne vit. Mais alors qui est cette femme en noir, déjà aperçue au cimetière, au visage ravagé par la maladie et que personne d’autre que lui ne semble voir. Un douloureux mystère plane au-dessus du manoir et les habitants de la contrée semblent déterminés à tout faire pour ignorer la détresse d’Arthur…
La dame en noir s’inscrit néanmoins dans la plus pure veine du fantastique et en respecte les codes, il faut le reconnaître. En effet, le héros est seul, livré à lui-même et aux superstitions. Et il se produit des événements étranges uniquement quand il est seul et sans témoin. Ainsi isolé, il ne peut s’appuyer sur des explications rationnelles et se retrouve livré à ses angoisses les plus anciennes. C’est ainsi qu’il va également penser que fuir l’origine du problème, après avoir manqué d’y perdre la vie et la raison, est la bonne solution. Or, il sera finalement rattrapé par ce qui l’a hanté sans pour autant pouvoir prouver que ce qui le hante ne sont pas de pures hallucinations. C’est ainsi que le roman réussit le pari de proposer une histoire parfaitement en raccord avec le genre tant du point de vue de l’ambiance que du style et des lieux communs du genre. Néanmoins, pour une raison un peu indéterminée, ce roman manque un peu de rythme, ne m’a pas effrayée un instant, propose une « explication » assez attendue et n’est pas le chef d’oeuvre de littérature anglaise comme le prétend la quatrième de couverture.
Un bon moment de lecture, certes mais pas un incontournable. Je serais néanmoins curieuse de voir ce que l’adaptation cinématographique va en proposer.
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