Partager la publication "La caverne des idées de José Carlos Somoza"
La lecture de ce roman me laisse perplexe. Des sentiments en demi-teinte.
Je ne peux pas dire avoir pris beaucoup de plaisir à la lecture de cet ouvrage. J’ai même pensé plusieurs fois ne pas aller au bout. Je dois avouer m’être ennuyée les 100 premières pages. Mais je sais que sur la toile, de nombreux lecteurs ont été emballés à cette lecture.
Alors essayons de parler de ce livre. Tout d’abord une intrigue : dans la Grèce antique, un jeune éphèbe est retrouvé mort, apparemment dévoré par des loups. Mais Diagoras, le mentor du jeune homme va faire appel à Héraklès Pontor, un Déchiffreur d’Enigmes pour tenter de découvrir ce qui se cache en réalité derrière tout cela. Les morts vont se succéder et on va pouvoir suivre Héraklès dans ses déductions et dans l’avancée de son enquête.
A cette intrigue va se superposer un procédé narratif intéressant : les notes de bas de page de celui qui est présenté comme le traducteur de l’oeuvre. J’ai eu beaucoup de mal à accrocher avec sa personnalité et ses interventions. Je l’ai trouvé agaçant. Il traque un procédé nommé l’édeisis (en fait inventé par Somoza pour son roman), sorte de métaphore filée qui renfermerait le sens caché du texte. Ainsi, le Traducteur va donc être amené à tenter de dévoiler un tout autre mystère. Mais très rapidement, le malaise s’installe car les personnages de l’intrigue semblent s’adresser à lui. Jusqu’au jour où il est kidnappé par un mystérieux homme masqué…
Je pense que ce que j’ai le moins aimé c’est le cadre, je pense ne pas être fan de cette époque. De plus, certains passages étaient vraiment trop longuets à mon goût. Toutefois, je reste séduite par la manière vertigineuse de construire ce récit, qui m’a réellement scotchée à la fin. Une véritable mise en abyme.
Je garde en réserve tout un tas de petites remarques que je me suis faite, et dont je discuterai dans les commentaires avec ceux d’entre vous qui l’ont déjà lu. Je ne voudrais pas gâcher la lecture de ceux qui commenceraient ou souhaiteraient commencer.
Pour le plaisir, quelques petites phrases qui ont retenu mon attention :
* « Savoir la vérité équivaut à savoir toute la vérité que nous pouvons savoir »
* « Ecoute, Traducteur ! cria-t-il de sa voix puissante. toi, qui te sens si sûr d’exister ! dis-moi qui je suis ! … Interprète mon langage et définis-moi !… Je te défie de me comprendre!… Toi, qui crois que nous ne sommes que des mots écrits il y a très longtemps!… Toi, qui penses que notre histoire cache une clé finale!… Raisonne-moi, Traducteur!… Dis-moi qui je suis… si, en me lisant, tu es aussi capable de me déchiffrer !… »
* « Lire n’est pas réfléchir seul, mon ami : lire, c’est dialoguer ! Mais le dialogue de la lecture est un dialogue platonique : ton interlocuteur est une idée. »
* « Chacun lit ce qu’il souhaite lire. Les mots en sont qu’un ensemble de symboles qui s’accommodent toujours à notre goût. »
* « Non, mais qu’est-ce que lire ? Mon père était écrivain, et il le savait : quand on écrit, on crée des images qui par la suite, éclairées par d’autres yeux, se révèlent sous d’autres formes, impensables pour le créateur. »
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