Ce récit, c’est celui de Franck Money, sorte de anti-héros qui ne pouvait pas plus mal porter son nom. C’est un ancien combattant de Corée et au début du récit, il s’est enfui sans un sou alors qu’il avait été enfermé dans un hôpital psychiatrique. Il décide de prendre la route et de retrouver sa soeur. Ce très court roman (ou longue nouvelle, allez savoir) se fait porte-parole de la condition des Noirs dans les Etats-Unis des années 50. Au delà de ça, on suit le destin d’un homme brisé par la guerre et de sa soeur, qu’on découvrira brisée elle aussi. Page après pages, les secrets se dévoilent, les non-dits se délient. On va d’un personnage à l’autre et l’on comprend peu à peu l’horreur qu’a vécue chacun… et ce secret que cache Franck.
J’ai lu ce livre avec pas mal de plaisir, notamment grâce au style rendu par la traduction. En effet, ce dernier est soigné et on prend plaisir à lire de la bonne littérature. Les personnages sont intéressants et attachants et on ne peut s’empêcher de ressentir ce qu’ils ont traversé. Néanmoins, je ne sais pas pourquoi mais ce roman n’est pas un coup de coeur. Peut-être car je l’ai trouvé bien trop court pour traiter d’un tel sujet, peut-être parce que je j’ai trouvé que la révélation des non-dits était trop abrupte et que j’aurais aimé plus de mots sur ce que l’on ne peut que deviner. Au final, j’ai davantage l’impression d’avoir lu une esquisse qu’une oeuvre entière, alors j’avais très vite embarqué lors des premières pages. Mais je reviendrai vers cette auteur, dont j’ai très envie de lire Beloved.
Dans le cadre des matches de la rentrée littéraire de Price Minister, je lui accorde une note, comme demandé par l’organisateur : 14/20.
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