J’avoue, j’y suis retournée toujours avec la même copine. Et on a renouvelé le doublé. Deux films beaucoup moins drôles cette fois mais d’une grande intensité et que je suis contente d’avoir pu découvrir.
Tout d’abord, le film Welcome de Patrick Lioret, le réalisateur du film « Je vais bien, ne t’en fais pas ». Simon, maître-nageur, est en train de divorcer de Marie qui est bénévole et sert des repas aux clandestins à Calais. Un jour, l’un d’eux vient lui demander des cours de natattion, c’est Bilal. Et Bilal a décidé de traverser la Mabche à la nage pour aller rejoindre la jeune fille qu’il aime. Simon va aider Bilal jusqu’au bout, malgré les ennuis qu’il s’attire auprès des autorités car il est interdit d’aider une personne sans-papiers. Ce film est dur et poignant, très juste. On y pleure car on sait à quel point la fiction entre fiction et réalité y est mince. Ce film permet de recentrer les choses : si les gens sont prêts à tout pour rejoindre un pays étranger c’est le plus souvent pour échapper à la misère et à la guerre. J’ai pu lire que ce film manquait de rythme. Certes, mais on ne s’ennuie à aucun instant et ce n’est pas un film d’action. La force du message méritait un tel rythme afin d’asséner certaines vérités de la manière la plus profonde possible.
En voyant la bande-annonce, j’avais repensé à ma lecture du livre « A l’abri de rien » d’Olivier Adam. Même si ce film n’en est pas une adaptation, il s’est inspiré du même fait. Et je n’ai donc pas été surprise de voir le nom d’Olivier Adam dans le générique de fin.
Puis mon choix s’est porté vers « Slumdog Millionaire ». Un jeune homme issu des bidonvilles indiens et simple serveur de thé va défrayrer la chronique en remportant le gros lot du jeu « Qui veut gagner des millions ». Soupçonné de triche, il va être interrogé et torturé par la police. Il expliquera comment les souvenirs de sa vie lui ont permis de répondre à toutes ces questions de culture générale.
Par cette histoire bouleversante on est plongé de manière brutale dans la vie quotidienne des miséreux en Inde. Le personnage principal, Jamal, est étonnant de persévérance. Il va tout surmonter pour retrouver et sauver la jeune femme qu’il aime, une jeune indienne de toute beauté.
J’ai été profondément remuée par ce film : la lumière y est faite sur les conditions de vie des enfants de ce pays. On ne peut s’imaginer supporter le quart de ce qui fait leur quotidien : la misère mais surtout la violence et le danger. et la fin heureuse pour Jamal ne suffit pas à enlever l’arrière-goût amer provoqué par toute l’atrocité contenue dans un flot d’images qui laisse parfois pantelant. C’est un film différent et puissant qui mérite amplement les récompenses qu’il a reçues. Un de ces films chocs que l’on n’oublie jamais.
En résumé : une soirée très forte en émotions, dont je pense ne pas être ressortie indemne. Deux destins de jeunes garçons étrangers qui vont au bout de leur conviction.
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