C’est encore grâce au site que j’ai pu faire la découvrir d’un roman que j’avais très envie de lire. Je vous invite d’ailleurs à aller lire Là l’interview de l’auteur.
De quoi ça parle :
Daniel Kean est employé du Grand Train. Un matin, il se rend au travail et n’est pas encore conscient que sa vie paisible avec sa femme Bijou et sa fille Yun va se trouver changée à jamais.
Alors qu’il effectue sa tournée dans le train, un individu va le choisir, lui, pour devenir le dépositaire d’un lourd secret. Cependant, cet homme est armé d’une bombe et menace de tout faire sauter. Le train va être évacué et l’homme mystérieux va confier son secret à Daniel qui va comprendre assez vite que ce qu’il pense la fin de ses ennuis n’est en fait que le début.
Il va se trouver dépositaire d’un secret que tout le monde convoite : l’endroit oùest cachée la Clé de l’abîme. Mais qu’est cette clé ? Et quel est ce monde dans lequel vit Daniel ? On comprend que notre civilisation a disparu et que les hommes de conception ont remplacé les hommes biologiques. Les croyances ont évolué et la Bible n’est plus qu’un vague souvenir.
Un long périple attend cet homme qui va voir tout ce à quoi il tenait s’effondrer : sa femme est tuée, sa fillette enlevée. Tout le monde veut ce secret qu’il pense n’avoir même pas entendu. Et tout au long de sa quête, il va devoir démêler qui sont vraiment ses amis et ses ennemis.
Ce que j’en ai pensé :
En temps normal, je n’accroche pas du tout avec ce qui touche à la science-fiction. Non pas que je n’apprécie pas, mais plutôt car je peine à visualiser des choses trop abstraites. Toutefois, Somoza est un véritable génie et la force de son style ainsi qu’une construction narrative épatante ont eu raison de toutes les réticences que je peux habituellement nourrir quant à ce courant littéraire.
L’auteur manie à merveille la projection dans des univers perméables entre fiction et réalité. On y découvre à chaque fois une réflexion sur les frontières entre littérature et réalité. Quelle impression délicieuse de vertige ! Chacun des romans de l’auteur perturbe son lecteur et le renvoie à des interrogations quant à son essence et à la pérennité de l’humanité. Autant d’interrogations que peut se poser une civilisation qui pressent qu’elle est au bord d’un gouffre.
La note finale qui clôt le roman donne envie de découvrir Lovecraft car y est expliqué ce que Somoza a emprunté à ce dernier pour construire son intrigue.
Une citation parmi tant d’autres :
* « Tu vois avec subtilité je te manipule, Kean ? Ca ne me dérange pas de répondre à ta question maintenant… Qui suis-je ? Je suis celui qui tire les ficelles, celui qui te fait traîner comme un ver, celui qui te pousse vers la fin, le dernier que tu verras avant de mourir, le pire que tu découvriras sur toi-même, le lieu où tu iras quand tu seras mort… On m’appelle la Vérité. »
Si vous aussi, vous voulez savoir qui est la Vérité, lisez le dernier Somoza !!
C’est le 7e que je lis de la rentrée littéraire donc mon challenge 1% littéraire est atteint. Mais je ne vais pas m’arrêter là.
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