Graines de bandits – Yvon Roy

    Avec Graines de Bandits, Yvon Roy nous emmène de nouveau dans un pan de sa vie. Cap vers son enfance douloureuse en Amérique.

    Après m’avoir enchantée avec sa très belle BD Les petites victoires, j’étais enthousiaste à l’idée de retrouver Yvon Roy et ses graines de bandits. J’avais été touchée par le récit autobiographique de son rapport avec son petit garçon autiste, j’étais donc curieuse de découvrir cet autre pan de sa vie.

    En 1973, les parents d’Yvon ont plein de projets, notamment celui de faire construire une maison à la campagne. Mais rien ne se passe comme prévu et c’est finalement dans un petit pavillon sans charme qu’ils vont s’installer. La mère se met à boire, le père s’enferme dans la religion. Heureusement qu’Yvon a son frère. Les deux petits garçons, victimes des idées tordues de leur père, finissent même par être déscolarisés. C’est le début d’une existence où ils sont livrés à eux-mêmes. Ils oublient alors toute la saleté du monde dans des jeux et des bravades. Allant toujours un peu plus loin, s’opposant même au promoteur venu pour bétonner un peu plus la zone…

    Yvon Roy signe de nouveau une BD dont on tourne les plages avec un grand plaisir des yeux. J’ai aimé ce récit en noir et blanc, aux traits simples mais efficaces. Néanmoins, question sentiments, je suis restée en retrait tout du long. Est-ce la volonté de l’auteur d’ailleurs, depuis son choix graphique, de raconter un souvenir sans toutefois l’incarner. Est-ce une volonté de rester lui-même à distance d’une enfance désillusionnée ? Sans doute. Mais de fait, j’aurais pu reposer cette BD n’importe quand et ne pas la reprendre. Je n’ai jamais vraiment ressenti d’empathie pour ces deux jeunes garçons dont la jeunesse n’a clairement pas été enviable.

    Un rendez-vous en demi-teinte, donc qui marque la pause de notre rendez-vous hebdomadaire. Cette semaine, les liens sont chez Noukette. On reprendra sur mon blog le mercredi 2 septembre avec de nouveaux coups de coeur.