Encore une fois, Amélie Antoine tisse sa toile et nous emporte. Elle nous fait chavirer, même, et ce n’est pas pour des raisons obscures.
Dans ce nouveau roman, le sixième déjà, l’autrice nous embarque dans le quotidien de deux familles. On suit avec intérêt leurs déboires, leur quotidien, leurs secrets. En apparence, tout y est normal. Mais quand on connaît Amélie, on sait que… et puis, la catastrophe, elle l’annonce, sans la dévoiler, dès les premières pages. Raisons obscures est mené d’une main de maître.
D’un côté, il y a les Mariani. Couple soudé, deux enfants. Claire, l’épouse a décidé se lancer comme auto-entrepreneur ; alors elle coud depuis chez elle. Frédéric son époux s’enlise dans son job, surtout depuis qu’on l’a un peu mis au placard… Sarah, leur fille, est diabétique et elle a bien du mal à l’accepter. Et Clément, le petit frère, est un gosse choupi et sans histoire.
De l’autre côté, il y a les Kessler, qui viennent d’emménager. Le couple va vivre des turbulences, Laeticia se retrouvant attirée par un amour de jeunesse. Yanis va tenter de tenir le coup et de gérer aussi bien que possible leurs trois enfants : Marjorie, Orlane et Ezio.
Quand derrière la routine…
Le roman est en deux parties… et pendant la première, je me suis demandé pourquoi elle ne parlait pas davantage de quelque chose. Forcément, parce que c’est le grand coup de pelle qu’on se prend à l’arrivée de la deuxième partie. Quand on est lecteur d’Amélie, on attend le coup de pelle, mais on ne sait jamais de quel côté de la tête, on va se le prendre. Et là, elle touche à ce qui fait le plus mal…
Je ne peux pas vous en dire davantage, vraiment. Je trouve d’ailleurs que certains papiers que j’ai pu lire en disent trop. Je peux seulement vous dire qu’on lit cette deuxième partie, la boule au ventre, comme dans une tragédie. Parce qu’on sait comment ça va se finir… mais comme dans toute bonne tragédie, on y assiste impuissant, dans une volonté de comprendre comment et pourquoi rien n’a pu être empêché. Et à la fin, même si on connaissait l’issue, on n’imaginait pas que… parce que… la vache… non, je ne peux pas vous dire…
J’ai été heurtée à de nombreux endroits de mon coeur et de mon esprit. Et pourtant, je pense être très attentive et alerte sur le thème abordé dans la deuxième partie du roman… Mais ça m’a pourtant retourné les tripes. Et je pense vraiment que ce bouquin peut être un excellent moyen pour lutter contre ce fléau, être proposé pour sensibiliser et lutter contre cela.
Avec Raisons obscures, Amélie renforce son art du suspense et s’impose un peu plus dans le paysage du roman noir. Chapeau !
PS : Amélie, si tu passes par là et que tu lis ce billet… Je crois avoir encore plus pleuré en lisant ta page de remerciement. Quelle femme incroyable, tu fais. Un mélange de sincérité et de pudeur. Cela fait toujours mal de s’accoucher soi-même au monde. Je t’embrasse et te souhaite plein de courage pour tout ce qu’il te faudra nécessairement encore traverser…
J’aime être interpellée mais pas gênée au point d’en êtremal, tu crois que je peux le lire?
Je crois qu’on doit tous le lire 😉
Tu donnes terriblement envie de le lire!
Et j’en suis ravie 🙂
Un roman qui me tente de plus en plus.
Comme je te comprends 🙂
J’ai lu ton billet en diagonale , parce que je crois bien que je le lirai
Je ne peux que te le conseiller 😉