Une écriture écorchée vive dans un cercle familial férocement atteint ? Vous avez compris, avec Olivier Adam, on plonge La tête sous l’eau.
J’ai découvert Olivier Adam, il y a quelques années, avec A l’abri de rien puis, Je vais bien, ne t’en fais pas. Je suis rentrée de plein fouet dans son univers très sombre , dans lequel les douleurs familiales ont souvent une part fort importante. Il y avait fort longtemps que je ne l’avais pas lu. La tête sous l’eau, dans la collection R, m’en a donné l’occasion.
Dans ce roman-ci, on retrouve toute la noirceur qui fait la patte de l’auteur, même si son roman s’adresse avant tout aux adolescents. Mes élèves me demandent souvent si j’ai des livres drôles à leur conseiller. Force est de constater que sur la tranche grands ados, il y en a peu. Et celui-ci ne va pas déroger à la règle.
Des mois que Léa a disparu après ce concert dont elle n’est jamais revenue. Que s’est-il vraiment passé ? Son oncle Jeff, qui l’accompagnait, s’est éloigné pour aller acheter une bière. Mais quand il est revenu, il n’y avait plus aucune trace de l’adolescente. Alors quand le commissariat annonce que Léa a été retrouvée, c’est la joie. Mais quand on apprend qu’elle était la proie d’un odieux ravisseur… la famille comprend que ce n’est que le début de nouvelles épreuves. Etre présent mais pas envahissant, à l’écoute sans poser de questions.
Tout un équilibre est à réinventer.
Le narrateur, c’est le frère de Léa et Olivier Adam lui donne voix avec une grande justesse. A son récit sensible et angoissé, se mêlent des lettres de Léa. Ces dernières entretiennent la part de mystère… mais à qui écrit-elle ? Que s’est-il vraiment passé ce soir-là ? Et tous les autres qui ont suivi…
Un roman réussi et haletant qui nous embarque dans l’enfer des personnages. Un récit qui dit l’horreur de perdre mais qui dit aussi l’impossibilité de retrouver ce qui a été arraché. On tourne les pages avec frénésie, on sent la menace qui pèse, toujours présente, de manière diffuse et pourtant si réelle. Jusqu’au bouquet final.
Néanmoins, je dois reconnaître que j’ai été moins séduite par les vingt dernière pages. Je les ai trouvées un peu poussives et expéditives à la fois…
Il m’attend celui là ! Ravie de retrouver enfin l’auteur en jeunesse, ça faisait longtemps qu’il n’avait plus écrit pour les ados (même si ça a l’air toujours aussi plombant mais avec Adam on sait à quoi s’attendre )
C’est sa 2e fois en jeunesse, non ? Et oui, toujours aussi plombant 🙂
Je n’ai lu de cet auteur que « Je vais bien, ne t’en fais pas » auquel je n’avais pas accroché. Depuis, je n’ai pas relu d’ouvrages de cet auteur… Un jour, peut-être, retenterai-je ma chance…
Ou pas, remarque 😉 On n’est pas obligé de tout aimer 🙂
Il est sur ma PAL, je ne rate jamais un Adam, je pourrai tous les conseiller! il a une écriture incroyable, pour décrire les émotions et les sentiments. Et puis d’habitude il écrit sur l’absence de l’autre, là, c’est un retour après l’absence, même si… bref, c’est ma prochaine lecture!
Hâte de connaître ton avis 😉
Toujours aussi sombre je vois !
En effet 🙂
Cela fait un moment que je n’ai pas lu Olivier Adam. J’aime bien ce qu’il écrit (notamment par rapport à la thématique de la famille) même si, effectivement, il ne faut pas le relire pour se remonter le moral.
Alors ça, c’est certain 🙂
C’est clair que ses romans ne donnent pas envie de dans la macarena… mais quelle puissance !
On est d’accord, il sait faire !
Un auteur que j’apprécie. Mais sur ce roman là, c’est la 2eme critique mitigée que je lis… Il fait partie de la sélection du prix Vendredi je crois.
Ma critique n’est pas mitigée, j’ai juste un bémol sur la fin.
on peut dire que je suis fan d’Olivier Adam mais moins des livres pour ados, voilà pourquoi je n’ai pas (encore?) franchi le cap!
Je pense qu’on se fait souvent de fausses idées sur les romans ados, tu devrais tenter 😉