J’ai découvert Caroline Boudet grâce à son magnifique témoignage La vie réserve des surprises. Forcément, je brûlais d’envie de lire Juste un peu de temps, son premier roman.
Je dois vous avouer avant de commencer toute chose que depuis la lecture du témoignage, j’ai eu la chance de lier amitié avec Caroline. Alors lire le roman a eu un goût particulier. Tout d’abord, j’avais peur de ne pas aimer. Et de ne pas savoir comment le lui dire, le cas échéant. Mais j’ai passé un fort bon moment et me suis accordé, moi aussi, Juste un peu de temps.
Sophie, c’est un peu la femme parfaite. Elle a tout : un mari génial (Loïc), des enfants choupis, elle réussit dans la vie, tient impeccablement les rênes de son foyer. Elle a tout et pourtant, un beau jour, elle craque et part. Au départ quelques heures, pour souffler. Et puis les heures s’éternisent un peu… J’ai beaucoup aimé le besoin de souffler que ressent cette femme. Mais aussi qu’elle ose faire le pas, et s’offrir un parenthèse. On rêve tous de « partir sur une île déserte avec un mojito ». En quelque sorte, Sophie le fait. Même si elle part beaucoup moins loin.
Ce roman est bourré d’humour (comme son auteur) et pour autant, il traite d’un sujet fort. Au-delà de la charge mentale, il pense à la place que l’on souhaite tenir dans la société. A l’image que l’on veut absolument donner de soi aux autres : lisse, parfaite… et forcément du décalage – qui semble cruel – avec la réalité que nous vivons, une fois les portes fermées. Rire et réfléchir : bravo, pari réussi.
Juste un peu de temps est un roman choral.
Il fait se croiser plusieurs voix. Tout d’abord une narration à la troisième personne qui retrace le parcours de Sophie. A ce fil conducteur se tressent les voix, à la première personne, de plusieurs personnages qui font partie de sa vie. Il y a évidemment son mari, mais aussi son fils, des proches… Mon petit bémol est là. J’ai été gênée par l’alternance d’un « il » et de plusieurs « je ». Peut-être est-ce par manque d’habitude de ce procédé. Ou peut-être car j’ai trouvé les « je » un peu semblables au niveau de l’écriture. J’aurais voulu entendre des voix plus tranchées.
Ce qui est certain, c’est que Caroline a transformé l’essai avec brio, en passant avec finesse du témoignage au roman.
Ça a l’air proche de la réalité de beaucoup de femmes en tout cas, ce que vit Sophie… A ajouter à la PAL.
On est 100% d’accord 🙂
Tu me donnes envie de lire
Je suis ravie !!
Je me laisserai bien tenter par ce roman chorale, ça change.
Excellente idée 🙂
Quelle jolie chronique ! Je ne suis pas plus tentée par la thématique que ça mais une de mes amies a adoré !!!
Ah je suis contente de savoir cela 🙂