Cette semaine, deux extraits très différents d’un livre qui m’a beaucoup touchée :
Haïti, Kenbe la de Rodney St Eloi chez Michel Lafon, qui sort aujourd’hui
et dont je vous dirai quelques mots dans les jours à venir.
» J’ai écrit ce livre pour dire que la vie ne tremble jamais. Un peuple debout cherche sa route, à la lueur des bougies. Un peuple debout cherche de l’eau et du pain, et enterre ses morts. Car les morts savent traverser les jardins et frapper aux fenêtres des rêves pour apporter aux vivants l’espoir. »
» J’aime offrir des livres comme on offre de la nourriture et de l’eau aux sinistrés. En vérité, c’est le seul métier qui ait un sens à mes yeux. Celui de livraginaire, livreur d’imaginaires. Donner à manger la chair vive des mots comme des mangues mûres, on a ainsi l’impression de faire corps avec quelqu’un en ayant en partage la même somme des douleurs, d’amours et d’utopies. Un lien de mots, plus fort que le lien de sang, nous rend heureux dans la familiarité des livres. Quand je rencontre une personne qui lit les mêmes livres que moi, je sens que j’ai en face de moi un complice. Le monde a pour nous les mêmes fêlures, les mêmes mystères et les mêmes joies. »
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