Voilà un premier roman qu’Abeline m’avait
remis avec un grand sourire puisqu’il avait remporté son adhésion.
Le narrateur, Machin, est ce que
j’appellerai le type même du jeune parasite de la société. Jeune adulte, il vit
encore chez ses parents. Mais attention, on est loin du Tanguy brillant du
film. Celui-ci n’a qu’une passion : ne rien faire… et pas trop vite, en
plus.
Un beau jour, ce qui n’étonnera personne,
ses parents le remercient et le mettent à la porte sans autre forme de procès.
Comme une de ses amies lui propose une colocation à Paris, il n’hésite pas une
minute et s’y rend. Que la colocation le force à partager le salon avec un
autre garçon, pas beaucoup plus dégourdi que lui, ne lui pose aucun problème.
Et voilà notre narrateur reparti dans sa quête du « comment en faire le
moins possible ». De petites mésaventures en petites mésaventures, il
parvient à surnager tout doucement et à vivre du minimum. Tomber
amoureux ? Cela lui demanderait bien trop d’énergie…
Ce roman se veut une critique de la société
actuelle puisqu’il met en valeur le côté désabusé de certains jeunes qui
peuvent ne pas se sentir motivé par ce que la société peut leur offrir. On y
voit de manière très nette l’immobilisme d’une jeunesse qui pense ne pas avoir
besoin de travailler et attend que le temps passe. On y trouve quelques
ficelles pour devenir l’assisté modèle de notre société de consommation.
Certains passages offrent une caricature assez réussie d’une certaine frange de
notre jeunesse.
Ce roman possède de nombreuses qualités,
notamment celle de faire mouche dans ce qu’il met en lumière. Néanmoins, je
dois dire que d’un point de vue totalement personnel (et donc subjectif), il
m’a manqué quelque chose pour adhérer. Le personnage est horripilant à
souhait ; c’est certes fait exprès (et bien fait) mais cela m’a agacée. Et
même si, là encore, c’est probablement l’effet recherché, le style assez oral
de ce roman a gêné ma lecture.
9 réflexions au sujet de “Libre, seul et assoupi de Romain Monnery”