Le bal – Théâtre Rive Gauche (Paris)

    Le Bal, très beau texte d’Irène Nemirovsky est mis en scène avec brio au Théâtre Rive Gauche à Paris. Un beau mélange de critique des nouveaux riches et de cruauté adolescente.

    Le Bal est un très beau texte, que je trouve à la fois accessible et intelligent. Je le donne assez souvent à lire à mes classes de 3e notamment parce qu’il colle aisément avec plusieurs points du programme. Et globalement, l’histoire fait mouche et le personnage d’Antoinette plaît beaucoup.

    Le Bal c’est donc l’histoire d’une famille de bourgeois ayant fait fortune, les Kampf, et rêvant d’entrer dans le monde. Néanmoins, ils n’en ont pas les codes et décident d’offrir une soirée chez eux afin de se faire (re)connaître. Tout cela est sans compter Antoinette, leur fille, dont la susceptibilité adolescente va leur coûter cher. Chargée de poster les invitations, elle s’acquittera de cette tache à sa manière. Commence alors une longue soirée où la seule invitée est la cousine, professeur de piano un peu rigide.

    J’étais donc forcément très heureuse d’aller le voir sur les planches du très beau Théâtre Rive Gauche du côté de Montparnasse.

    Tout d’abord, le décor est splendide et rend parfaitement l’ambiance du Paris des années 20. Appartement cossu et décoration chargée : l’ambiance est posée. Les comédiens tiennent leur rôle à merveille, notamment Mme Kampf (Brigitte Faure) qui est tout bonnement insupportable et mauvaise mère. Antoinette (Lucie Barret) est une peste parfaite et l’actrice rend la narration à la perfection. Petit coup de coeur pour le rôle du majordome (Serge Noël) dont les mimiques valent bien plus que des paroles : savoureux.

    Je trouve que l’adaptation de Virginie Lemoine est parfaite en ce sens qu’elle s’approprie le texte tout en le respectant. Ainsi la mise en scène est dynamique et fait ressortir les deux ingrédients majeurs du texte de Némirovsky : la critique d’un monde fondé sur les apparences mais également la complexité de l’adolescence.

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