Voilà encore un titre que Leiloona a eu la gentillesse de me prêter et qui a attendu patiemment son tour… Et j’ai eu tort de repousser la lecture de ce bijou. Je pense que le format a contribué à ma paresse car ce livre pèse une tonne (1 kilo 200 me souffle-t-on dans les coulisses). Mais il est aussi chouette qu’il est lourd.
Voilà l’histoire d’une petite fille anglaise dans les années 1880. Quand les autres filles de son âge pensent aux belles robes et aux bals à venir, l’héroïne de ce roman recueille tout un tas d’animaux différents qu’elle soigne (avec plus ou moins de succès) et à qui elle accorde une place prépondérante dans la vie. Grandissant entre un père falot, une mère à moitié hystérique et une gouvernante dérangée, Miss Charity démarre dans la vie avec de sérieux handicaps. Mais elle aime lire, surtout Shakespeare dont elle apprend les pièces par coeur. Et puis, elle dessine ses animaux et la nature qui l’entoure. La venue d’une préceptrice française va d’ailleurs considérablement changer sa vie. Et puis, régulièrement resurgit dans sa vie, Kenneth Ashley dont elle ne sait comment interpréter l’attitude à son égard. Et le roman nous mène sur toute l’adolescence et le début de l’âge adulte de Charity.
Voilà un roman savoureux et que je trouve très différent des autres titres que j’ai pu lire de l’auteur. L’écriture de ce roman est vraiment très soignée et l’atmosphère british de la fin du XIXe est vraiment rendue à merveille. Le personnage de Charity est merveilleux d’innocence et de naïveté quand elle est enfant. Et puis, elle évolue avec beaucoup de justesse et de sensibilité tout au long du roman. C’est un personnage intelligent avec des valeurs justes et ce roman est une lecture qui fait du bien.
Cependant, on ne peut pas dire que ce soit une lecture facile pour petites filles. De nombreux passages sont difficiles et de fait, s’inscrivent à merveille dans l’époque. Le destin de Blanche m’a arraché des cris d’effroi. Mesdemoiselles, je vous le dis, être une femme au XIXe siècle n’était vraiment pas une partie de plaisir.
Voilà donc un livre incontournable, n’ayons pas peur des mots. On rit, on a peur pour les personnages, on a le coeur qui bat la chamade et on découvre la vie passionnante de Miss Charity.
Je ne vous en dis pas plus car les 563 pages de ce roman se dévorent trop vite et que je m’en voudrais de vous en voler un seul instant.
35 réflexions au sujet de “Miss Charity de Marie-Aude Murail”