Celui-là est mon frère – Marie Barthelet

    Il y a quelque chose qui flirte avec le souffle épique dans Celui-là est mon frère de Marie Barthelet.

    Ce n’est pas le premier conte moderne que je lis chez Buchet-Chastel. J’avais été remuée il y a déjà cinq ans par un texte très fort, Skoda d’Olivier Sillig. Avec Celui-là est mon frère, cette maison d’éditions offre à nouveau un texte littéraire fort qui aide à poser un autre regard sur le monde.

    Dans un pays non déterminé mais que l’on placerait facilement au Nord de l’Afrique, un homme règne sur son pays. C’est avec une vive émotion qu’il voit revenir au pays celui avec qui il a été élevé. Mais celui qu’il chérit tant et qui s’est enfui vingt ans auparavant n’est revenu que pour s’opposer à lui. Comment gérer la force de sentiments – qui ont perdu leur réciprocité – et protéger sa famille et sa patrie ? Comment se positionner entre passé et avenir, entre pouvoir et compromis ?

    J’ai trouvé ce texte très fort, très moderne. Il ne s’inscrit clairement dans aucun espace-temps. Et de fait, il pourrait se dérouler presque n’importe où et presque n’importe quand. On est très touché par cette voix d’homme, tellement faible et donc tellement humain. On assiste à la chute d’un royaume, à la chute d’un homme. Et même s’il n’a pas été un bon souverain, une certaine empathie se crée avec le lecteur.

    Ce texte a une réelle force narrative. Il y circule un souffle épique comme je l’aime dans certains romans de Laurent Gaudé. De plus, l’intertexte biblique est subtilement réemployé. Un premier roman bluffant et réussi.

    Retrouvez aussi les avis de Joëlle, Martine, Virginie et Hélène.