Une photo, quelques mots (96)

valises

© Leiloona

   Parfois, j’aimerais juste pouvoir partir sans eux. Je ne vois pas quelle chance cela peut être de partir en vacances en famille. Ni en quoi cela représenterait des vacances.

     Pour commencer, il y a la corvée des bagages. Et c’est toujours la même qui s’y colle. Lola, forcément, est trop petite pour les faire. Elle n’entasserait que ses poupées et quelques jolies jupes, sa petite trousse « pour se faire belle comme maman » et vogue la galère. Remarquez, je lui envie son insouciance. Mathéo, c’est un ado. On ne peut rien confier à un ado, à peine son tube de crème pour l’acné et le soin de vérifier qu’il ne porte pas le slip de la veille. Par contre, si j’ai le malheur d’oublier son tee-shirt fétiche, on va l’entendre bramer d’un bout à l’autre du camping.

    Ah oui, parce qu’on part en camping, ça aussi, on pourrait en parler.

    Il reste l’épineux dossier du mari. Lui non plus, il ne peut pas faire sa valise. Soyez indulgents, il a plein de bonnes excuses. Déjà, il travaille. Moi aussi ? Oui, et alors ? Il n’a pas réalisé qu’il avait deux mains et un cerveau, comme moi. Remarquez, le pauvret, si personne ne le lui a dit, aussi… « Et puis, ma chérie, tu as un tel sens de l’organisation. Les bagages, c’est vraiment ton truc. » Allez savoir qui a décidé ça un beau matin, mais c’est ainsi. De la même manière, je semble bien plus douée pour les corvées ménagères, la confection des repas et autres petits tracas. Du 1er janvier au 31 décembre, qui s’y colle ?

     Vive les vacances ! Pour les autres. Parce que moi, je suis la préposée au bonheur et au repos des autres. Mon fameux sens de l’organisation sans doute.

    Et si je partais sans eux ? Là, maintenant… Chiche !

    – Chérie, tu as pensé à mes clubs de golf ?

    – Oui Charles, ils sont dans l’entrée. Je t’attends pour ranger les bagages dans la voiture.

    – C’est dingue, tout de même. Tu ne peux rien faire sans moi.

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28 réflexions au sujet de “Une photo, quelques mots (96)”

  1. Ah la dure réalité de la vie ! Ceci dit, pourquoi cette femme, mère de famille, ne part pas seule au bout du compte ? Peut-être grâce à toutes ces petites compensations quotidiennes faites de tendresse et d’affection…
    Quant à la chute, elle est d’un réalisme…comment dire…désarmant.

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    • Je me demande si elle n’aime pas, au fond, cette impression d’être débordée et indispensable…

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  2. L’important dans le fait d’avoir le sens de l’organisation c’est d’organiser à sa guise et de ne rien devoir à personne, ou alors si c’est vraiment pesant, être TRES malade ce jour-là, et rester au lit, parfois cela fait des merveilles et tout le monde se débrouille très bien finalement

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    • On est d’accord, ne jamais penser qu’on est la seule personne à pouvoir faire quelque chose et laisser les autres se débrouiller un peu 🙂

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  3. Dans la configuration familiale que tu décris avec beaucoup d’humour et plein de détails réalistes, je ne me risquerai pas à confier le confort de mes vacances à cette association de bras cassés !!!….Donc malheureusement la seule solution est de tout faire soi-même….Quand je recevais pour les vacances les jeunes ados de mon fils fraichement divorcé, dont la mère n’avait pas voulu faire les bagages, le résultat était hautement fantaisiste !!!!…..Si cette femme était ma copine je lui offrirai un week-end de thalasso pour elle toute seule et je lui suggèrerai de mettre en place un jour de grève par semaine !!!!!

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  4. Outch’, je conseille à ce personnage de faire un break seule, parce que là c’est un peu le burn out non ?
    En tout cas, bien croqué, je vois bien l’ado bramer, tiens ! 🙂

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  5. Ouch il semblerait que mon précédent message se soit perdu dans les abysses du net, alors je recommence, c’est un plaisir de retrouver la finesse de ton écriture avec ton humour!

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    • Il ne s’était pas perdu, il demandait juste une validation, va savoir pourquoi. Tu vas bien sinon ?

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      • Il avait peur que je dise une bêtise! Je suis contente d’en avoir momentanément fini avec mon concours et de pouvoir participer de nouveau. Sinon le passage à une nouvelle décennie sera moins difficile que prévue puisque j’ai eu une place à l’atelier et je suis très heureuse de pouvoir y aller (merci à toi du coup tu m’auras sans le savoir aidé à la passer). Tout comme pouvoir aller en librairie et acheter ton livre!
        Toutes mes félicitations d’ailleurs, c’est tellement chouette pour toi! J’espère pouvoir en dire autant un jour, disons… avant ma prochaine décennie!
        Et sinon c’est comment la parution d’un premier roman?!

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        • C’est méga excitant !!

          Et j’espère que ton concours sera une réussite. Et tu verras, cet été, tu vas te régaler !!

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  6. huuum, ça fait envie ce type de famille !!! 😉 merci pour le sourire que tu m’as donné à la lecture de ton texte si juste ! 😉

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  7. Je retrouve ma mère qui devait continuer à s’occuper de tout le monde, à faire la cuisine quand nous partions en camping ! Ce n’était effectivement pas des vacances pour elle. J’aime beaucoup la pointe d’humour qui conclue ton texte. Ah les hommes….

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  8. Sans compter que pendant les vacances la famille s agrandit d un seul coup avec les cousins cousines tontons tatas…et tu fais tellement bien à manger que….forcément….
    Merci à toi pour ce petit clin d oeil d avant depart en vacances… « cette année j essaierai de ne pas oublier la moutarde…promis chéri »…

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