Oui, oui, je sais, ce n’est que mon deuxième classique de l’année alors que c’est sur mon blog que se tient le challenge. Poin poin
poin. Mais, je vais me rattraper… Et puis ce titre, je l’ai exhumé de ma bibliothèque… dix ans qu’il attendait d’être lu. Ca ne nous rajeunit pas ma bonne dame.
Une copine me l’avait conseillé quand nous avons décroché notre CAPES. Elle souhaitait étudier ce titre avec ses lycéens. Je l’avais donc acheté dans la foulée, curieuse. Et puis… Il m’a fallu dix bonnes années…
Le narrateur possède une étude sur Wall Street. Il engage Bartleby en tant que scribe et attend donc de lui qu’il fasse de la copie. Au départ, l’employé est consciencieux et méticuleux. Puis petit à petit, il commence à rechigner poliment aux tâches qu’on lui confie, proférant sans cesse la même réponse : « Je ne préfèrerais pas ». Le narrateur fait preuve d’une connerie sans nom patience à toute épreuve, se disant que ça finira bien par lui passer. Mais petit à petit, le Bartleby se fait omniprésent et le narrateur ne parvient pas à s’en défaire…
Ce petit livre se lit assez vite, on y goûte une syntaxe parfaite et un goût du détail qui n’appartient qu’au XIXe siècle. On prend plaisir à voir se révéler petit à petit le personnage de Bartleby et à voir que cette stratégie de l’évitement poli est bien plus efficace qu’un refus de front. En effet, cela paralyse son employeur qui va lui passer, au final, tous ses caprices et excentricités. On se demande tout du long pourquoi cet homme ne se débarrasse pas de cet employé inutile et pourquoi il va même jusqu’à éprouver pour lui un sentiment qui mêle pitié et empathie. J’ai lu sur le net que c’est une théorie de l’époque visant à prouver qu’on lutte mieux contre l’Etat en le contournant plutôt qu’en l’affrontant. Un récit qui se veut donc philosophique… Ma foi, je pense être passée à côté de l’enjeu profond de ce texte et me dis qu’il serait temps que je remette un peu en route ces neurones qui m’ont jadis servi à faire des études de lettres…
17 réflexions au sujet de “Bartleby le scribe d’Herman Melville”