Nous voilà repartis pour une deuxième édition de mon rendez-vous mensuel. J’espère que malgré les vacances, vous serez nombreux au rendez-vous.
Alors ce mois-ci, je profite du mois écossais chez ma copine Cryssilda pour faire d’une pierre deux coups et vous présenter un chef d’oeuvre du genre que m’a prêté la brillantissime Fashion.
Je vais faire de mon mieux pour vous restituer l’essence de ce merveilleux livre, lecteurs fidèles de ce blog. Catherine Percy a 25 ans et cette pauvre fille n’a toujours pas convolé en justes noces. En plus, elle doit fuir pour cacher un secret qui mène à un trésor. Dans sa fuite éperdue, elle va croiser un homme en kilt !! John Stewart, comte d’Athol et bien fait de sa personne tente de protéger ses terres de son maudit demi-frère bâtard. Que va donner cette rencontre ? Ah ah, je sens que vous ondulez d’impatience…
J’avais déjà lu d’une main plusieurs titres de la collection « Passion Intense » alors j’attendais beaucoup de la collection « Aventures et Passions ». Comment vous dire, chers lecteurs avides de sensations fortes… Une étourdissante épouse est une daube un chef d’oeuvre du genre et aide à comprendre pourquoi il y a autant de divorces.
Tout d’abord, il faut attendre 68 longues et ennuyeuses pages avant d’avoir une scène un peu hot – un peu, hein. Et oui, le lecteur avide de fortes sensations va donc assister à la défloraison de Catherine, sur le rebord en pierre d’une fenêtre. Hormis le fait que je compatis – elle a dû avoir froid aux fesses – je n’ai pas frémi une seule seconde. Et pourtant John est un poète hors pair puisqu’il lui déclame à l’oreille « Préparez-vous à prendre votre envol » et que c’est le genre de phrase, avouez-le mesdames, qui vous fait perdre le contrôle de vos sens… d’autant que le mot revient plusieurs fois dans les phrases suivantes et que cela frôle l’orgasme textuel, n’ayons pas peur des mots. Et puis il lui fait « un baiser pour mettre le feu au ciel »… qui n’a jamais rêvé qu’on lui fasse pareille chose…
La deuxième scène, tout aussi dénuée navrante, intervient à la page 110 et me fait me poser la douloureuse question : à part une pauvre désoeuvrée comme moi, qui peut lire un roman pareil ? J’hésite entre la ménagère de plus de 40 ans, mère de six chiards et pas épilée du maillot et la vierge catholique effarouchée de 25 ans. Sachez quand même qu’à la fin de la deuxième scène, Catherine remercie Dieu de lui avoir donné un tel amant. J’en connais qui crient « Mon Dieu » en pleine extase… mais pas qui lui font une petite prière en fin de prestation…
Ceci dit, le lecteur averti s’apercevra très vite que Catherine est une dépravée et qu’il a mis le nez dans un livre libertin, si si ! Imaginez qu’au deuxième tiers du roman, Catherine dit à John « Puisque je suis tant de choses pour vous, seriez-vous disposé… à faire l’amour avec moi ? », ce à quoi il répond (en grand expert) « Vous êtes une libertine ». Voilà un échange qui m’a provoqué un grand éclat de rire et dérangé une grande lectrice de Pancol dans mon wagon de TGV…
Et comme je vous aime lecteurs assidus, je vous livre encore deux citations qui montrent le talent de l’écrivain : « une femme qui ne demande qu’à être honorée », « pour lui faire sentir l’évidence de son érection ».
Et le plus navrant est que bien évidemment, l’intrigue périphérique est d’une nullité accablante : trésor caché, frère bâtard, rapt de la jeune femme. D’autant que le demi-frère n’essaie même pas de s’envoyer notre étourdissante épouse et qu’en fait il est choupi trognon quand on le connaît… Au secours !!
Et puis quel manque de goût de ne pas avoir développé tout ce qui pouvait toucher au kilt et à tous les fantasmes qui lui sont associés. Je suis profondément déçue.
Une seule chose m’a laissée rêveuse : avoir des chambres séparées et pouvoir retourner se coucher tranquille dans son lit après avoir goûté au fruit défendu… eh oui, moi aussi, je fais des figures de style…
Ayant lu cette croûte, donc, je me suis longuement interrogée (deux minutes et vingt secondes… je suis blonde…) et j’ai conclu que sans doute, si Catherine avait eu entre les mains le délicieux guide offert par ma copine Emma, elle aurait de quoi papoter avec John…
Dans ce guide, au titre très prometteur (on ne sait jamais que j’envisage un petit séjour de l’autre côté de la Manche), vous trouverez diverses rubriques afin de connaître les meilleurs expressions britanniques.
Encore une fois, je me suis royalement ennuyée et en ai déduit que si, en fait, Catherine aurait pu avoir eu ce guide entre les mains sans que la face du monde en eût été changée.
Je n’ai pas compris l’intérêt des rubriques sur la nourriture, le boulot, l’argent, la voiture, etc. A vouloir être précis, grammaticalement notamment, ce livre perd de vue la visée coquine et drôle que supposait le titre et c’est dommage.
Quelques expressions sont certes savoureuses mais les exemples ne sont pas toujours bien choisis. Veuillez apprécier « Is oral sex authorized on the lawn ? » et « Julia, who has just done a blow-job on Paul, is our youngest daughter » (phrase hyper facile à replacer au quotidien).
J’espère que serez nombreux à me laisser un petit lien aujourd’hui avec toutes vos découvertes. Et je vous donne rendez-vous le premier mercredi d’août.
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