Aujourd’hui, je vais vous parler de deux nouvelles parues chez HQN pour la St Valentin. J’y retrouve deux auteurs que j’avais découverts avec grand plaisir lors de deux rdv du premier mardi du mois. Valéry K. Baran avec l’excellent L’initiation de Claire et Gilles Milo- Vacéri pour la nom moins excellente nouvelle A la maison close. Alors après les avoir découverts sur de l’érotique, allais-je apprécier leur plume en romance ?
Dans Sexy World, Valéry K. Baran crée en quelques pages un univers qui embarque. Elle imagine une histoire entre deux collègues de travail qui plonge le lecteur avec ses personnages dans une réalité virtuelle. Une sorte d’application dans laquelle les gens peuvent se rejoindre et vivre des aventures sensuelles. Lionel est programmateur, Frédérique est juriste dans la même boîte. Elle le trouve très attirant. Elle n’a jamais essayé le concept de la boîte pour laquelle elle travaille. Elle est donc sollicitée pour tester la première version en couple de cette application. Avec Lionel, bien évidemment.
Cette nouvelle a de nombreuses qualités : elle est bien écrite, le monde mis en place est génial, les personnages sont vraiment bien construits et ce malgré le petit nombre de pages. J’ai beaucoup aimé le côté aventure, le côté limite SF de cette nouvelle. Valéry K. Baran propose quelque chose d’original et dépaysant et j’aime. Mon petit bémol va sans doute aux scènes érotiques. Un bémol personnel en toute honnêteté. Le vocabulaire est assez bien calibré, on ne tombe pas trop ni dans les périphrases ridicules ni dans le vulgaire qui tâche. Néanmoins, je trouve ses descriptions un peu trop précises pour moi, ne me laissant aucune place pour mon imaginaire personnel. Du coup, de ce côté-là, pour moi ce fut un peu la panne. Mais je reviendrai très vite à l’écriture de Valéry, ça c’est certain.
Dans Une St Valentin inoubliable, on retrouve Gilles Milo-Vacéri dans ce que je pense être sa première romance, au sens littéral du terme. Mael a tout préparé pour la St Valentin, le grand jeu… Le repas, les fleurs, la bague hors de prix (mouais…). Letizia ne va pas en revenir. Mais quand il rentre chez lui, une surprise de taille l’attend. Elle est partie, emmenant toutes ses affaires. Mais elle lui a laissé un mot. S’il l’aime, il doit parvenir à la retrouver. Commence alors une sorte de chasse aux trésors pour retrouver la femme qu’il aime. Soyons franc, je n’ai pas aimé cette nouvelle. Tout d’abord, le personnage masculin manque sérieusement de couilles, à mon goût. En essayant de ne rien vous dévoiler, je peux quand même vous dire que cette nana le mène par le bout du nez, prend des décisions très importantes sans le consulter une minute. Et qu’il accepte tout… par amour… Bon, c’est sans doute mon tempérament mais non, vraiment, tout de même… Si le système des énigmes est sympa pour les personnages, je suis un peu dubitative pour le lecteur. Forcément le format est court donc l’énigme se résout aussi vite qu’elle est donnée. Et ne cherchez pas à résoudre, seul Maël peut le faire. Le lecteur n’a pas les infos suffisantes pour cela. Oui je sais, ce n’est pas un polar mais quand même… Et la raison du départ de Letizia, le fait qu’elle prenne deux ans de disponibilité dans un travail qu’elle adore, pour ce qu’elle lui annonce… j’ai trouvé ça exagéré. Mais bon, je n’ai pas une âme de loveuse, je crois que c’est évident. Je relirai Gilles en polar, on m’a soufflé à l’oreille qu’il excelle dans ce genre. Et comme j’aime sa façon d’écrire, je ne me priverai pas.
Bonjour, Stéphie, et merci pour cette chronique ! Je suis super contente de la lire.
Je me suis vraiment éclatée, avec cette nouvelle, à décrire l’univers et à exploiter le sujet de la St Valentin de cette façon, alors je suis trop contente de voir que ça t’a plu.
Et c’est intéressant, ce que tu dis sur les descriptions. Je me suis totalement éclatée avec ça, aussi (j’adore faire des descriptions. Le fait que des auteurs puissent ne pas aimer ça est toujours un mystère, pour moi), et parce que c’était le sujet qui le voulait : rendre les sensations vécues par les personnages, mais c’est vrai que ça donne énormément de détails, en particulier pour la scène de sexe… Je n’avais pas songé que ça pourrait constituer une gêne par rapport à l’imaginaire. Intéressant, donc, ce que tu relèves.
Enfin, j’ai beaucoup de plaisir à lire cet avis de ta part, en tout cas. 🙂
Valéry K. Baran.
En fait, je vais exagérer un peu le trait pour être plus claire, mais j’ai trouvé que les scènes de sexe faisaient un peu trop « mode d’emploi ». Mais je vais te relire vite, sois en certaine 😉
Nos avis divergent sur Sexy World, ma belle. Je ne me suis pas laissée entrainer par les réalités virtuelles, ça ne me fait pas rêver.
En revanche, on est totalement synchro sur la seconde. J’ai les mêmes remarques que toi, sur cette nouvelle.
Merci pour ces lectures croisées ma jolie !
Bonjour Stephie,
Et merci pour ton avis, même s’il est plutôt négatif. Te connaissant, cela ne me blesse aucunement, bien au contraire. On ne peut pas réussir du premier coup lors d’un essai dans un genre littéraire différent.
Cela dit, j’ai encore beaucoup de travail devant moi, des choses à maîtriser, des codes à apprendre, etc. Et je ferai mieux la prochaine fois ! Promis !
Maintenant, j’ai eu aussi de bons retours sur cette nouvelle et c’est plutôt encourageant. Tu sais bien que la lecture, comme l’écriture, reste dans le monde de la subjectivité la plus absolue ! Donc, j’affûte ma plume et je m’y suis déjà remis. Affaire à suivre… 😉
V’oui, c’est vrai, j’ai une plus longue expérience dans d’autres domaines… Nous en reparlerons.
En tout cas, merci d’avoir pris le temps de me lire.
Amitiés.
Et merci de ton commentaire si ouvert. Raison supplémentaire pour avoir envie de continuer à te lire.
Chaque avis est en effet subjectif et le plus important est que le plaisir d’écrire et celui de lire soient partagés !!
Ah un peu d’amour dans ce monde de brute!
Je ne connaissais pas ces deux auteurs!
J’espère que tu auras envie de les découvrir 😉