Partager la publication "Le Roman de Bergen (tome 1) de Gunnar Staalesen"
Je connaissais surtout des écrivains nordiques leurs polars alors le partenariat organisé entre Bibliofolie et les Editions Points m’a donné envie de découvrir un peu, à travers un roman, un pan de l’histoire de la Norvège. M’attendant à recevoir le premier tome, objet du partenariat, j’ai été agréablement surprise de voir que le second tome avait également été joint au paquet. Je ne vais donc pas tarder à lire la suite de cette fresque passionnante.
Le roman commence dans la nuit de la St Sylvestre et tous les personnages de l’histoire ne vont pas commencer l’année 1900 de la même manière. Tout d’abord, le consul Frimann est retrouvé sauvagement assassiné et ce meurtre marque le début d’une série d’événements qui vont marquer les destins autant que la naissance d’un nouveau siècle. Dans le sillage de cet homme, il y a une femme : Maren Kristine Perdersen. Et tous les hommes semblent n’avoir d’yeux que pour elle… et pas que les yeux d’ailleurs… même l’inspecteur Christian Moland va y perdre son sang froid.
Autour des grands de la ville de Bergen, gravitent aussi des personnages du peuple dont le parcours ne sera pas anodin. Et chacun de ces personnages représente une inconnue de l’équation finale qui aboutira à une catastrophe.
Ce roman, bien que dense et truffé de noms norvégiens difficiles à mémoriser, fut vraiment un immense plaisir de lecture. En effet, il a comblé deux de mes horizons d’attente de lectrice. Non seulement, la touche policière sur laquelle démarre le roman avec la découverte du corps du consul donne une réelle dynamique de départ à un livre qui affiche également la volonté de dépeindre l’évolution d’un pays à travers le siècle. Et donc, en plus de cette note policière j’ai été ravie d’être immergée dans un roman historique qui a eu le mérite de remplir à la fois mes attentes en matière d’intrigue mais également dans celles d’un ouvrage qui donne le goût de découvrir l’histoire d’un pays à un moment donné.
Aucun moment d’ennui dans ces 437 pages qui ont su trouver le juste équilibre entre événement et documentation. Faisons un petit point sur les personnages. Celui de Christian m’a beaucoup plu car j’ai aimé la manière dont il est tiraillé, ses faiblesses et l’ensemble des mauvais choix qu’il fait, au final. Maren Kristine est le personnage qui est censé assumer le mauvais rôle, la femme de petite vertu qui ne refuse rien, se fait entretenir et fait tourner la tête de tous ces messieurs du grand monde. Et pourtant j’ai eu beaucoup de tendresse pour cette femme que la vie n’a pas épargnée et qui va aussi payer très cher d’avoir été au mauvais endroit et au mauvais moment. Mais je pourrais vous écrire des pages sur tous les autres personnages qu’il me tarde de retrouver notamment Trine et Torleif. On y lit également les progrès de la technique, l’influence des deux guerres mondiales sur ce pays somme toute en retrait mais également la condition de la classe ouvrière et le sort réservé aux jeunes servantes dans les grandes maisons.
Un vraiment bon roman qui remplit donc toutes les attentes suscitées par ce type de texte ! A bientôt pour le deuxième tome de cette saga de six tomes, qui constitue avec celui-ci le premier cycle intitulé l’Aube.
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