© Romaric Cazaux
L’original du quartier
Avec sa barbe touffue et son béret ainsi posé, les gens avaient pris l’habitude de l’appeler L’Original. Nul ne savait trop où il habitait, nul ne savait trop d’où il venait et au final, on s’en foutait.
L’Original semblait être le premier à arpenter nos rues et semblait y être encore quand chacun de nous était déjà rentré dans la chaleur de son foyer. Mais à son aspect très soigné, personne n’aurait pu imaginer cela.
Non seulement, L’original avait toujours un gentil mot pour chacun d’entre nous mais il n’oubliait jamais de demander des nouvelles de chacun, du rhume du ptit Pierrot, de la santé de mémé Georgette qu’il n’avait pas croisée depuis quatre jours, des parents de Zaza même s’il savait bien qu’elle ne leur parlait plus depuis des mois. Parce qu’étrangement, L’original connaissait tout le monde alors que personne ne savait rien de lui.
Il aidait les personnes âgées à traverser, prêtait main forte aux femmes pour porter leurs paquets. Il faisait rire les enfants et on pouvait même le surprendre à jouer avec certains d’entre eux. On dit même qu’il en aidait certains à réviser leurs leçons, le soir, sur le banc du petit square sur la place.
Un homme bon qui distribuait des maximes comme d’autres distribuent des bonbons. Un peu de douceur dans ce monde trop sec, un peu de compassion au milieu du règne de l’individuel.
Alors à l’annonce de sa mort, dans le froid, quelques rues plus loin seulement, tout le monde pleura. Personne n’avait compris que celui qui donnait tant, en fait n’avait rien.
on la sentait un peu venir, la chute, mais c’est triste quand même!
(qui n’aimerait pas avoir un tel Original dans son quartier!)
Oui, rien d’imprévisible 😉 Malheureusement d’ailleurs
Euh, je ne l’ai pas senti venir moi la chute, mais elle est prévisible c’est vrai. Joli texte.
Merci ma Fanny 🙂
Je m’en doutais un peu mais elle me plombe cette chute. Comment peut on être aussi aveugle vis à vis de ceux qui nous entourent ?
C’est ce que je trouve un peu moche de nos jours dans les grandes villes.
Et je n’ai pas cherché cette fois à surprendre avec ma chute mais juste d’emmener avec moi le lecteur qui se doute bien de la manière dont tout cela va finir
J’aime beaucoup l’histoire que tu as imaginé pour notre barbu, c’est très touchant.
Merci beaucoup 🙂
Un beau texte, qui sollicite notre empathie tout du long … et ça ne peut pas nous faire de mal 🙂 !
Merci Brize 😉
Un joli texte avec une jolie gouaille.
La gentillesse des gens passe souvent inaperçue, oui … du moins tant qu’on l’a sous les yeux. On la regrette amèrement après.
Souvent trop tard en effet…
Et merci du compliment 😉
Je n’avais pas senti venir la chute non plus , elle m’a d’autant plus saisi qu’en quelques lignes tu es parvenue à ce que je m’attache à lui. Beau portrait vraiment!
Merci ma sabine. Encore un personnage qui s’est incarné tout seul alors que ce n’est pas l’histoire que j’avais prévu de lui écrire au début
c’est la force de cette photo!
La force des mots aussi 😉 des choses qui mûrissent au fils des écrits
Comme a chaque fois tu t’en sors bien. J’aime la chute que je considère comme une morale; oui on peut toujours donner même si on a pas grand chose, ne serais ce qu’un sourire. 🙂
Et depuis toi, je sais encore plus l’importance que peut avoir un simple sourire 😉
Très joli texte. Tu dresses un très beau portrait de ce personnage.
Je ne m’attendais pas du tout à la fin.
Merci ma toute belle 😉
Oh 🙁 Moi aussi la chute me plombe.
» Au final, on s’en foutait »
Oui, c’est bien ça le problème. Et il n’y a pas que dans les grandes villes, malheureusement…
J’espérais que dans les petites villes, les gens étaient plus soudés
Je ne sais pas si je l’attendais cette fin mais elle n’est pas surprenante en effet. On ne fait jamais attention à l’autre ou souvent bien trop tard.
Oui malheureusement…
Une belle personne, cet Original…
Je trouve aussi 🙂
on s’imagine connaitre les gens…et on ne sait rien d’eux; terrible et pesante cette chute
En effet, on sait bien peu sur tous ces gens qui nous entourent 😉
C’est un beau texte. Bien écrit et très émouvant. Il me semble le connaître un peu.
Merci Cleo 😉
Un joli texte! J’ai tout de suite pensé au personnage de l’atelier des miracles. Ces types cassés qui n’ont rien mais n’ont pas besoin de plus, pour qui la seule satisfaction est de donner! Jolie déclinaison de la photo. C’est vrai qu’il a le regard apaisant du sage qui veut le bien!
Ah oui, je l’avais oublié ce personnage, tiens ! Merci de ton passage et de ton commentaire, Ludo 🙂
Très joli texte, j’aime ta façon de mettre en lumière ceux qu’on laisse de côté
Merci beaucoup Emma 😉
Un texte émouvant. j’aime beaucoup.
Bisous
Merci 🙂
Un texte tout en finesse et très émouvant.
Merci Amandine 😉