Mon premier billet lecture de l’année sera donc inavouable ! Voilà donc qui devrait donner le ton de l’année à venir : coquine, frivole et sans prétention. De plus, j’ai l’impression que les troupes grossissent (les troupes, j’ai dit) mois après mois et j’aime me dire qu’autour de moi, les gens assument librement de lire tout ce que leur dicte leur curiosité. Et puis c’est l’occasion aussi de rire ensemble et cela n’a pas de prix.
Alors ce mois-ci deux lectures. Je voulais vous en proposer une troisième mais le temps (et seulement le temps) fut trop court. Mais vous ne perdez rien pour attendre, je vous le garantis.
Pour commencer, j’ai lu un livre, alléchée par la couverture et le titre. Lucie de Paola, gagnante l’an dernier du Grand prix des Blogueuses Elle, a commis « Les filles pensent que… il faut embrasser beaucoup de crapauds avant de trouver le prince charmant. » Je me suis dit que je tenais là le truc drôle pour démarrer l’année. Alors, but atteint ou pas ?
Le livre commence tout d’abord par parler de la rupture. Eh oui, d’entrée de jeu, l’auteur annonce la couleur : si on en est réduite à tenter d’embrasser tous les baveux qui traînent c’est que nous sommes malheureusement de nouveau en quête de celui que des générations de menteurs ont persisté à appeler le prince charmant. Ces premières pages m’ont provoqué d’horribles gloussements dans les transports en commun et ça non plus, ça n’a pas de prix. Des gloussements car je dois vous avouer que bon nombre de situations m’ont semblé si familières, ahum… parce que rompre en face à face est devenu bien trop difficile, l’homme utilise maintenant l’arme du couard absolu : le SMS ! premier éclat de rire quand l’auteur feint de justifier cette méthode : « on est coincé sous une armoire, la seule chose à portée de main est un téléphone et, au lieu d’appeler les secours, on décide que rompre est une bonne idée. » Vous n’avez jamais reçu un texto de rupture ? Ah mais vous ne connaissez pas la vie, la vraie ! Et puis, il y a l’excuse tellement bidon mais qui marche encore si bien et si souvent : » Tu es trop bien pour moi. Je ne veux pas te faire souffrir plus longtemps. » Messieurs, que vous êtes touchants d’abnégation, toujours prêts à vous sacrifier pour l’autre, j’en pleurerais s’il me restait un atome de coeur. Remarquez que récemment, j’ai dû expliquer à un homme qui avait reçu le même genre de message d’une courageuse, que la lâcheté n’était apparemment plus une vertu toute masculine, que l’émancipation de la femme avait fait des dégâts et que non, en fait elle n’était pas touchante de lui envoyer ça. Messieurs, la prochaine décennie sera celle de notre revanche, ou ne sera pas.
Ah oui et il y a aussi une technique que moi j’appelle désormais « faire le mort » (mon loup, si tu passes encore par là, tu apprécieras la dédicace). Vous passez une super soirée (vous pouvez aussi vous envoyer en l’air toute la nuit comme des bêtes, c’est une des options) et c’est émus, que vous vous quittez le matin. Tellement émus que le bellâtre, drapé dans toute sa fierté et son courage, se terrera et ne donnera plus jamais aucun signe de vie. Rassurez-vous, il respire, n’a pas été kidnappé par un groupe terroriste (merci Lucie de Paola, j’ai adoré cette excuse) mais pour le coup, c’est clair, il ne nous mérite pas.
S’ensuit un long passage, trop long pour moi, sur les ex. L’auteur nous fait un inventaire de toutes ces situations que l’on vit après la rupture. Elle oublie, et c’est un peu dommage, l’ex qui non seulement ne veut plus de vous mais fait en sorte que vous ne refassiez pas votre vie. Dans cette situation cocasse, il faut un accessoire très à la mode : l’enfant ! Coincez votre ex avec le petit, ne lui dites qu’à la dernière minute quand et pour combien de temps il prend son enfant et vous en faites votre nounou à vie ! Malin, hein ? Ben oui, on peut ne plus vouloir de son jouet et pour autant ne pas vouloir qu’il serve à d’autres.
L’auteur nous parle aussi des gens insupportables qui pensent qu’ils peuvent se permettre toutes les réflexions possibles sur notre célibat. D’autant que l’on doute fort que les remarques soient toujours réellement bienveillantes. Alors merci d’avoir un peu plus de pudeur et un peu moins d’envie… l’auteur le fait justement remarquer d’ailleurs : pourquoi tous ces gens qui s’ennuient et se disputent veulent-ils à tout prix nous embarquer dans leur galère ? On pourrait se lancer dans une longue thèse sur tous les bien-pensants qui veulent donner une vision unique et aseptisée du bonheur.
La partie qui m’a plu le plus c’est celle sur les techniques de séduction et les différents types de crapaud. Je vous recommande, c’est très sympa. Cependant, je pense que l’auteur aurait pu aller encore plus loin dans le mordant et l’ironie. J’ai aimé et ai acquiescé un bon nombre de fois mais j’ai trouvé ça très gentillet au final. J’aurais d’ailleurs de quoi écrire un roman sur le mythomane (je pense pouvoir bientôt pouvoir prétendre à une thèse d’état en la matière) et j’aurais voulu me délecter de bien plus de lignes sur le profil de l’allumeur (vous savez celui qui vous lance des perches grosses comme des mâts pour ensuite vous dire qu’il doit y avoir un malentendu énorme entre vous… ouais la seule chose énorme de l’histoire, soit dit entre nous).
Une fois que vous aurez résolu si c’est pour un soir ou plus, que vous aurez choisi si vous dormez chez lui (pratique pour se barrer au petit matin) ou que vous l’invitez chez vous (au moins vous savez que les draps sont propres mais il faut espérer qu’il comprenne à quelle heure il est de bon ton qu’il s’en retourne dans son nid), vous pouvez espérer qu’enfin vous tomberez sur celui que la tradition appelle encore le prince charmant… mais si vous voulez mon avis, du cheval vous n’entendrez que le bruit des gros sabots… Pessimiste, moi ? Sans doute…
Ma deuxième lecture est le recueil de nouvelles que je vous ai proposé de gagner il y a quelques jours. Alors le sexe et Noël ? Verdict ? Je dois vous dire que je n’ai pas aimé toutes les nouvelles. Non pas que j’ai trouvé quoi que ce soit à redire au niveau de la forme et de l’écriture, mais parce que beaucoup d’univers sont représentés. On a dans ce recueil une nouvelle qui flirte avec le conte (j’ai adoré d’ailleurs), des nouvelles plus trash tant au niveau du style que des pratiques évoquées, l’échangisme est représenté, l’homosexualité et la bisexualité également. La plus grande qualité de ce recueil est donc d’offrir une palette très large d’érotisme (voire de pornographie à certains détours de pages) et de rappeler quelque chose de très important à mon sens : le sexe, c’est sain tant qu’il est pratiqué entre adultes consentants. Dans ce recueil, le plaisir est le maître mot, chacun est juste libre de le trouver là où il veut. Même si toutes les situations ne m’ont pas tentée, je dois reconnaître prendre plaisir à découvrir ce qui peut titiller d’autres que moi.
Alors qui a gagné, me direz-vous ? Voici le nom des cinq gagnants : Emma, Roxane, Cuné, Noann et Pascale Maret. Envoyez-moi vite votre adresse, que je la communique à l’éditeur !
Pour les autres, je peux faire voyager mon exemplaire, n’hésitez pas à demander, je suis amour et partage !
Et vous ce mois-ci, qu’avez-vous lu ? Retrouvez une nouvelle interview délirante de Sara, un billet haut en images chez Liliba, un livre qui se passe sous le manteau chez Sandrine. Découvrez comment l’Irrégulière a terminé l’année… comment Hécléa devient une « fervente adepte de mon rendez-vous » et attise le feu… comment Noukette a été dupée par la collection Passion Intense, Choukette nous rejoint, Jérôme nous initie à la BD, FéeBourbonnaise cherche l’homme, le vrai tandis que Mallou lit sous la couette, ahum. Fashion, elle, sait enfin quand est le premier mardi du mois et on l’applaudit pour ça. Lili prend goût à Anaïs Nin
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